Un tramway nommé Désir (Critique)


Un Tramway nommé Désir

de : Tennesse WILLIAMS

Mise en scène : Pauline SUSINI assistée de Gretel DELATTRE

Décors : James BRANDILY

Costumes : Charlotte BETAILLOLE

Création lumières : César GODEFROY

Création sonore : Loïc LE ROUX

Chorégraphies : Beugré TELLIER

Traduction : Isabelle FAMCHON

Avec :
Lionel ABELANSKI, Nicolas AVINEE, Marie-Pierre NOUVEAU, Alysson PARADIS, Djibril PAVADE, Cristiana REALI et Simon ZAMPARI en alternance avec Tanguy MALATERRE

Aux Bouffes Parisiens

Jusqu’au 31 mars 2024

Sous l’omniprésence d’un Somewhere over the rainbow dont les paroles se font l’écho de l’état d’esprit du personnage principal, cette version du chef d’œuvre de Tennessee WILLIAMS nous emmène dans une approche plus psychologique qu’elle ne l’est déjà. En outre, on retrouvera une autre lamentation chantée aussi merveilleuse que pertubante dans cette œuvre à la scénographie inspirée. Une scénographie contemporaine qui utilise intelligemment un décor et des accessoires qui s’inscrivent, à l’inverse, dans leur lieu et leur époque. L’usage de voiles jouant sur les transparences ajoutent encore au fait qu’en cet endroit, la promiscuité et les rapports humains ne laissent pas place au moindre secret. Notons également une lumière à l’image du personnage : blanche mais vacillante et pleine de nuances inattendues.

Cristiana REALI joue une Blanche dont les faux semblants cachent maladroitement la déchéance par un surjeu qui se veut avisé. Dans ce surjeu, elle appuie le fait que cette femme s’invente une vie dans une comédie intérieure dont la mythomanie ne la trompe qu’elle-même. Son antagoniste, Stanley incarné par Nicolas AVINEE est plus lissé, légèrement moins bestial qui n’a pu l’être dans d’autre adaptations. Comme si la metteuse en scène, Pauline SUSINI, avait voulu le rendre plus humain pour finalement ne l’en faire ressortir que plus imprévisible. Les deux personnages jouent d’un rapport de force chargé en émotions pernicieuses afin de mieux nous bousculer.

Le texte original, quant à lui, n’a été que très peu modifié dans son adaptation. Il est respecté avec soins et égards. On se surprendra à rire parfois, à s’attendrir à d’autres moments mais jamais à juger vraiment l’anti-héroïne de ce drame. La mise en scène s’attache à mettre l’accent sur les personnages rendus authentiques par un cast stupéfiant.

Un tramway nommé Désir est toujours aussi redoutable d’efficacité, notamment, avec ses scènes finales qui font toujours aussi froid dans le dos. Cristiana REALI y incarne avec réalité une Blanche un tantinet extravagante aussi insolente qu’indolente.

L’histoire

Héritière ruinée, Blanche s’installe chez sa sœur Stella dans un quartier pauvre de La Nouvelle-Orléans. Délicate, méprisante, mythomane, Blanche semble habitée par des rêves étranges. Stella est mariée à Stanley Kowalski, un ouvrier, viril et brutal qui n’apprécie pas l’arrivée de cette étrangère dans sa vie.

Entre thriller psychologique et comédie dramatique, ce huis-clos nous entraîne dans la vertigineuse folie de Blanche, poursuivie par ses démons et incapable de répondre à la violence de la société qui l’entoure…

 

 

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BILLETTERIE 

Aurélien.

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