Les 10 Commandements (Critique)

Les 10 commandements – L’envie d’aimer

Mise en Scène et Chorégraphie : Giuliano PEPARINI

Musique et direction artistique : Pascal OBISPO

Paroles : Lionel FLORENCE et Patrice GUIRAO

Arrangements musicaux  : Pascal OBISPO et Julien SCHULTEIS

Scénographie : Patrick NEYS

Costumes : Valentina DAVOLI assitée de Silvia OLIVIERO

Maquillage, coiffure et perruques : Vincenzo PISCOPO

Avec :

Sharon AFIFON LALOUM, Anthony AGNELLO, Julien ARCURI, Théa BAUTISTA, Michaël BIAISI, Benjamin BOCCONI, Caroline BOUQUET, Tony BREDELET, Margaryta BUISAN, Jaane CAPELLE-NDIAYE, Justine CATALA, Amandine CHRISTIN, Sébastian CUIZAN GALAN, Lorenzo DA SILVA DASSE, Théo DERATHE, Yanis DJAE, Lili FELDER, Lilian GAGNAIRE, Swan GOUGEON, Artemus GROLLEAU BIROTTEAU, Nacim GUENIBI, Naomi JEAN-GILLES, Oleksandr KOBERNYK-BEAUQUIER, Sarah KOPER, Leelou, Alexandre LEMEUNIER, David LEMPELL, Mickael LIPS FERREIRA, Etienne MEUNIER, Kévin MOULIN, Sarah PAQUOT, Angelina PRALUS, Gabriel PRETET, Awa SY et Simone TERRIBILE

 

En tournée dans toute la France du 9 mars 2024 au 4 janvier 2025 avec une étape à Paris-La Seine Musicale du 5 au 27 juin 2024

Puis en tournée internationale.

 

 

25 ans après le succès qu’on lui connait, le spectacle Les 10 commandements, l’envie d’aimer est de retour dans une version nouvelle. Davantage dans l’ère du temps, cette version mise en scène par Giuliano PEPARINI saura séduire les fans de la première heure comme ceux qui découvriront le spectacle pour la première fois.

Evidemment, certains tubes sont attendus… C’est le cas de La peine maximum interprété d’une main de maître par Tony BREDELET (Retrouvez un extrait sur nos réseaux sociaux) dans une ambiance qui réussit à nous faire ressentir la chaleur brûlante du Sahara. En préambule, le jeu de scénographie vidéo est saisissant. En effet, la scénographie de Les 10 commandements, l’envie d’aimer repose grandement sur la projection. Cependant, son utilisation en fait davantage que de simples images diffusées sur une toile de fond. Cette scénographie joue sur les textures, la volupté et la transparence. Ainsi, les écrans se font voilages et vice-versa. Les images arrivent sur des supports verticaux, horizontaux, latéraux et multiples. De quoi donner une profondeur et une impression de réalisme immersif. Difficile sans se concentrer de faire la différence entre décor réels et images. Avec un tel procédé, Giuliano aurait pu céder à la facilité sur la représentation de certains éléments indissociables de cette histoire universelle. Il n’en est rien. On reste ainsi admiratif sur la façon dont il a choisi de représenter le Nil ou encore le buisson ardent qui impose le respect. Des perles d’imagination au visuel admirable. On craignait d’avoir des éléments repris de son cousin britannique The Prince of Egypt the musical, à aucun moment, ce n’est pas le cas.

Sur la partition, comme nous le confie Pascal OBISPO (dans notre interview à retrouver sur notre page Facebook), certains éléments ont été gommés, d’autres ont été ajoutés. On est particulièrement sensibles aux percussions sur ces nouveaux arrangements. C’est le veau d’or qui bénéficie de la plus grosse réécriture. Il est complètement changé dans sa partition et dans sa mise en scène. S’il en montre moins que sa version originale, il n’en est pas moins sulfureux, c’est même tout le contraire.

A ces nouvelles partitions, les voix des artistes qui prennent le relais sur les « anciens » ajoutent encore à la redécouverte de certains titres. D’abord surprenant, pas un artiste ne laisse indifférent dans sa réappropriation des titres. Leurs voix ne sont pas uniquement dans la technique, elles offrent également une intention particulière qui donne du volume dans ces espaces aux dimensions pharaoniques. On est complètement et définitivement fan de Margaryta BUISAN, porteuse du rôle de Séphora. De sa voix pure comme le cristal, brillante et incassable comme le diamant, elle se fait douceur et nous charme dans Il est celui que je voulais. Et comme si ça ne suffisait pas, la scène elle-même est d’une beauté sans pareil. Le travail sur les couleurs est remarquable pour cette évasion qui frôle avec les mille et une nuits dans laquelle la troupe de danseurs nous bluffe sur des mouvements d’une grace infinie et des portées étonnants par leur originalité. Pour citer d’autre tableaux, on adore Sans lui : époustouflant ou Mais tu t’en vas tout en majesté

D’originalité, les chorégraphies n’en manquent pas. Broadway et ses claquettes sont détournées dans un jeu de tap-dance militaire opéré à plusieurs reprises par la garde de Pharaon. Une grande importance est apportée à la gestuelle. Ainsi la danse dépasse du cadre des épaules comme dans les représentations des peintures découvertes dans les temples égyptiens. Dans L.I.B.R.E, le mot est pris au pied de la lettre et libre donc aux danseurs d’exercer leur spécialité que ce soit de la danse classique ou de la danse urbaine, les genres se mélangent en parfaite cohésion.

Comment ne pas parler également du duo Moïse/Ramsès, respectivement et respectueusement interprétés par Benjamin BOCCONI et David LEMPELL (retrouvez-les prochainement en interview sur nos pages.) La complicité, la dualité et la fraternité qui se dégagent d’eux est troublante. Ils sont dans la synergie dans A Chacun son rêve, dans une battle intemporelle sur A chacun son glaive jusqu’au très attendu et bluffant Mon frère où leurs individualités et leurs liens se font front et frôlent la supplication au cœur d’une mer déchirée.

Dans une palette chromatique qui use beaucoup d’ardents or et sable, on a des costumes d’une beauté incomparable qu’elles soient les fastueuses parures dorées des égyptiens ou les étoffes des hébreux. C’est, une fois de plus un travail de recherche impressionnant, qui a été opéré par les créatifs pour rendre ces textures et ces reflets sur le tissu magiques. On pense aux musées avec les collections Egypte antique mais aussi aux représentations de la peinture dans la renaissance comme l’accorde volontiers Giuliano. Qui ne retrouverai pas un peu du tableau La jeune Fille à la perle de Johannes Vermeer dans Myriam (Sharon AFIFON LALOUM) pour ne citer qu’un exemple parmi d’autres.

Quelques réserves sont à observer. D’abord les noirs entre certains tableaux semblent interminables. Nécessaires à la mise en place de la troupe, il est dommage de ne pas avoir trouver un moment de les effacer. On espère qu’avec le rodage, ce sera rectifié. D’autre part, le parti pris, pour donner un aspect cinématographique, d’utiliser un cadre noir surtout avec l’escalier devant la scène crée une rupture avec la profondeur du plateau.

Enfin l’hommage rendu à Daniel LEVI dans le spectacle est d’une intelligence notable. Là encore, les écrans ne seront pas utilisés pour céder à la facilité. C’est quelque chose de plus simple et de terriblement efficace qui est proposé. On n’en dit pas davantage afin de conserver le plaisir de le découvrir. Emotions garanties !

Fastueux et épique !

L’histoire

Les 10 Commandements, l’envie d’aimer arrive sur scène en 2024 pour une tournée exceptionnelle.

De l’Egypte ancienne à nos jours, l’odyssée du berger a traversé les siècles pour nous parvenir aujourd’hui dans une fresque épique et musicale. L’histoire de Moïse à qui Dieu a transmis les tables de la loi est interprétée dans une version résolument moderne.

 

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BILLETTERIE

Aurélien.

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