Ce qu’il faudra laisser aux anges (Critique)


Ce qu’il faudra laisser aux anges

De : Laura LEONI

Mise en scène : Sébastien BONNABEL assisté de Hélène BOUTIN

Scénographie : Mégane ATIE

Lumières : Garance SANDERS

Costumes : Julia ALLEGRE

 

Avec (en alternance) :

Pierre CACHIA, Pauline CASSAN, Éric CHANTELAUZE, Marie COMBEAU, Marine DUSEHU, Stéphane GILETTA, Marie HENNEREZ, Pascale MOMPEZ, Philippe DE MONTS, Louise REBILLAUD, Kévin ROUXEL

Au Théâtre Lepic

Reprise du 21 janvier au 12 mai 2024

 

Alfred de Musset avait dit « L’amour est un sommeil, l’amour en est le rêve et vous aurez vécu si vous avez aimé. » C’est un peu comme cela qu’on choisirai de résumer Ce qu’il faudra laisser aux anges. Au milieu d’un assoupissement des spectateurs, sans intervention mentalisme mais juste la part des anges, nous assistons à l’amour sous toutes ses formes, avec ses peines, ses doutes, ses bonheurs ! Forcément, on est ému de diverses façons. Passant coup sur coup d’instants d’humour a des moments plus tristes, les anges font leur œuvre choisissant les moments qu’ils souhaiteront conserver.

Ses « pillow talks » nous transbahutent entre prise de conscience, parcours différents, chemins qui se croisent. Chacun y retrouvera une part de lui, une part d’anecdotes, de souvenirs de sa propre existence où le détail aussi infime soit-il ne fait plus la différence mais au contraire nous rattache au sens commun de l’humanité.

Le parti pris de jouer des saynètes est un bon point. On a ainsi le loisir de passer d’une histoire à une autre sans s’ennuyer, sans transition maladroite. L’autrice, Laura LEONI, possède l’art de raconter des histoires en nous laissant dans notre songe au gré de répliques savoureuses.

Comme toujours avec Sébastien BONNABEL, le jeu est étudié sur différentes formes, sous différents angles par une troupe d’acteurs habitués et toujours aussi talentueux. Ils sont accompagnés de nouveaux compagnons de jeu tout aussi précis dans le propos. Il s’en dégage une sorte d’érotisme loin d’être malsain ou gênant. La mise à nu délicate est du meilleur effet.

Une inexplicable torpeur nous envahit entre émotion et urgence. Presque piégé, presque soumis mais jamais réfractaire à cette perte de contrôle qui nous envahit.

Ce qu’il faudra laisser aux anges est un récit métaphorique et philosophique qui frôle au merveilleux et au concret à la fois !

L’histoire

« Rien n’échappe aux regards des anges. Rien. Gardiens éternels de la vie humaine nous récoltons les fragments de vos vies. Nous veillons … »

À la lisière entre la mort et la vie errent les anges. Êtres éthérés, sans émotion ni souffrance, ils sont les gardiens éternels de la vie des hommes. Inlassablement, ils observent chaque souffle, chaque frémissement, chaque joie, chaque peine. Notre intimité leur apparaît pleinement, parfois crue ou ridicule, et pourtant toujours sacrée. Devant leurs yeux les scènes de vie s’enchaînent … Fascinés par ce qui fait l’essence même de notre humanité, ils collectionnent des fragments épars d’existence. Comme pour enfin comprendre le mystère, enfin toucher du doigt ce qui fait que, depuis toujours, les dieux envient les hommes.

« Ce qu’il faudra laisser aux anges » est la première collaboration théâtrale de la Compagnie du Libre Acteur avec l’autrice Laura Léoni. Après une exploration du théâtre immersif, le metteur en scène Sébastien Bonnabel revient à un dispositif classique, toujours en quête de la représentation de l’intime. La troupe fête ses dix années d’existence avec cette 5ème création et inaugure le « théâtre étendu ».

 

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Aurélien.

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