DENALI (Critique)


DENALI

de : Nicolas LE BRICQUIR

Mise en scène : Nicolas LE BRICQUIR

Musique : Louise GUILLAUME

Scénographie : Juliette DESPROGES

Lumières : Maxime MORO

Régie : Hugues LE BRICQUIR  

Avec :
Lucie BRUNET, Lou GUYOT, Edouard ETFIMAKIS, Caroline FOUILHOUX, Charlotte LEVY, Jeremy LEWIN, Lauriane MITCHELL, Guillaume RAVOIRE et Anouk VILLEMIN
 

Au Studio Marigny

Jusqu’au 31 décembre 2024

Denali, quel nom curieux pour une pièce de théâtre. Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Il nous a fallu oser pousser les portes du Marigny pour le découvrir. Une découverte foudroyante dès l’avertissement qui précède la pièce ! On se sent telle une épave, à sombrer dans les profondeurs abyssales d’un récit noir.

on ne peut que saluer le Théâtre Marigny d’avoir cru en ce spectacle et de promouvoir également, les créations modestes. Modestes par la notoriété mais non par le talent !

Plus qu’un thriller psychologique, c’est une comédie humaine ou plutôt un drame humain retentissant avec la société moderne qui frôle la satire. A cela près que la construction de l’œuvre est déroutante comme l’est le sujet. C’est spécial et passionnant.

Tous les ingrédients d’un bon polar sont réunis : décors lugubres, sursauts, tout est là ! La mise en scène ose même, à certains moments, ce qu’on n’ose pas au théâtre : faire tourner le dos aux comédiens pour encore plus de malaise.

Le jeu va crescendo. Comme les protagonistes, on est pris dans un engrenage. Chez eux, le point de rupture, chez nous, l’envie de pouvoir rassembler les pièces du puzzle. Pour ce faire, auteur et scénographe ont joué la carte de la série télévisée. Comme devant une bonne série, on n’attend pas pour regarder l’épisode suivant. On est captivé. L’originalité est encore repoussée par l’occupation des espaces sur la scène : les faits d’un côté, les témoignages de l’autre. Ainsi que le présent à cour et les autres moments à jardin. Notons d’ailleurs une chronologie volontairement désordonnée nullement gênante puisque c’est le spectateur qui remet, petit à petit, les étapes et les causes du meurtre. Ajoutons à cela une création visuelle pertinente qui recrée des écrans connectés et des transparences intéressantes.

Quand, enfin, la création sonore s’en mêle, le climat devient encore plus oppressant. La musique qui joue son rôle dans cette descente aux enfers d’une adolescence dépassée. Jouée en live, elle souligne l’intensité des scènes en se faisant obsédante et addictive.

Un choc !

L’histoire

Le mardi 4 juin 2019, Cynthia Hoffman, 19 ans, est retrouvée morte, ligotée et bâillonnée dans la rivière Eklutna en Alaska. 

Elle a été abattue d’une balle dans la nuque.Les derniers à l’avoir vue sont Denali Brehmer, 18 ans, et Kayden McIntosh, 16 ans. 

En les interrogeant, les détectives Jessica Hais et Lenny Torres vont mettre à jour une sordide histoire dont les adolescents sont autant victimes que coupables. 

Tiré de faits réels, Denali est un thriller policier haletant, une enquête sombre à l’issue de laquelle il est difficile de prendre parti. 

DENALI raconte tragiquement notre époque. C’est l’histoire d’une jeunesse qui erre dans un monde d’apparences, façonné par leurs smartphones. L’histoire de jeunes qui se construisent dans le regard des autres par écran interposé. Leur seul but : être riches et célèbres, puisque c’est ça, réussir à tout prix.

 

 

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BILLETTERIE 

Aurélien.

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