Bernadette de Lourdes (Critique)

Bernadette de Lourdes, le spectacle musical

Mise en Scène et livret : Serge DENONCOURT

Musiques : Grégoire

Paroles : Lionel FLORENCE et Patrice GUIRAO

Arrangements : Scott PRICE

Mixeur et Sonorisateur : Denis SAVAGE

Scénographe : Stéphane ROY

Lumières : Martin LABRECQUE

Costumes : Mérédith CARON

Vidéos : Silent Partners

Directeur de Casting : Bruno BERBERES

Avec :

Ptissem AIT OUAKA, David BAN ou Damien SARGUE, Valentin BARZU, Melissa BLANC, Sarah CAILLIBOT, Marine DADURE, Joshua DE PINHO, Liza DEBO, Grégory DECK, Daniel DEFILIPI, Julien DEMONT, Eyma ou Laure GIORDANO, Christophe HERAUT, Inès JEANNET, Jean-Pierre LARROUTUDE, Claire LEBLANC, Kévin MARTIN, Guillaume MULLER, Francisco OCHANDO, Cédric PELZMAN, Anthony SANZ, Steven SEQUEIRA, 

En tournée dans toute la France et de retour à Paris du 21 au 24 juin 2024

 

Dans un décor monumental, le premier titre du spectacle Bernadette de Lourdes interprété par Eyma, tenante du rôle-titre nous subjugue. Ainsi, Aquero nous fait comprendre qu’on va passer un très bon moment. La voix est pleine et haute mais ne va jamais dans la recherche de performance. Il se passe quelque chose lors de chaque intervention vocale du rôle principal. Eyma est pleine de maturité tout en gardant un brin juvénile fébrile et passionné. La musique et les paroles écrites par des pointures de la chanson française s’accordent parfaitement avec cette voix enveloppante, rassurante et assurée. Les vibratos sont là, maitrisés à la perfection juste soulignés par des notes de piano légères.

A l’image du titre ouvrant le show, le dernier solo de Bernadette, Madame, est une réécriture, pas seulement musical mais jusque dans le texte, de la prière Je vous salue Marie. Il se peut que vous y alliez de votre petite larme. Et si ce n’est pas là que vous pleurez, ce sera lors de la chanson suivante N’être qu’un homme sur laquelle David BAN pose sa voix de façon magistrale. Vous serez pris par l’émotion. On notera d’ailleurs que cet ultime solo joue sur une ambiguïté intéressante : le père s’adresse-t-il à sa fille, Bernadette Soubirous, ou à Marie ?

A une exception près, les voix des chanteurs et chanteuses sont chaleureuses et d’une netteté incomparable. Et si le livret est parfois un peu trop long par moments, ce sentiment est balayé par ces voix qui donnent le frisson. A souligner qu’au milieu d’une majorité de chansons parfaites, on a quelques titres qui semblent jouer un rôle de remplissage par des paroles répétitives et une partition un peu faible. C’est le cas, par exemple, pour La rumeur qui se rattrape, néanmoins, sur le visuel de cette scène.
Jamais on ne tombe dans un registre musical religieux. On évite ainsi, et fort heureusement, l’ambiance chorale. C’est aussi ce qui fait la force du spectacle, qu’on soit croyant ou non, le show parvient à séduire sans difficulté. Il se passe même quelque chose de spirituel !

Le jeu des artistes ne pêche en aucun cas même si là encore, c’est Eyma qui y excelle. Par ailleurs, l’absence de danseurs qu’on a tendance à mettre dans de nombreux tableaux de comédies musicales, pas toujours à bon escient, est un point fort. Ils auraient effectivement été de trop. D’autant que le décor (magnifique champ de blé) et la narration suffisent largement à occuper l’espace. Le décor de la grotte aux dimensions exceptionnelles impressionnera. Pour couronner le tout, cette grotte se pare d’un effet spécial réussi quant à l’apparition divine.

On regrette la fin de la première partie qui arrive comme un cheveu sur la soupe et qui aurait mérité une collégiale comme c’est ce qu’on attend dans un musical. La collégiale qui ouvre le deuxième acte serait parfaite. D’autre part, les transitions entre les tableaux manquent de fluidité et de cohérence notamment sur la pose et dépose de décors. Des plateformes sur rails auraient été bienvenues d’autant que l’éclairage réussi aurait permis des pistes cohérentes. En parlant d’éclairage, il atteint son paroxysme sur la scène d’une Bernadette alitée dans Quand tu t’en iras. C’est d’une effrayante beauté.

Bernadette de Lourdes, le spectacle musical donne lieu, tant dans le message que dans la technique, a beaucoup de beauté et de douceur qui malgré quelques aspérités gagne à être caressé.

L’histoire

À l’aide de documents authentiques, nous reconstituerons les rencontres qu’elle a eues avec le commissaire JACOMET, l’abbé PEYRAMALE, le procureur impérial de Lourdes, Vital DUTOUR, Louis VEILLEUX, Mgr LAURENCE, les soeurs TARDHIVAIL, etc.

C’est avec ses mots à elle que nous reconstruirons le fil de son histoire. Sa famille, sa rencontre avec Marie, sa lutte calme et humble pour défendre son récit auprès des adultes sceptiques. Le parcours d’une adolescente comme les autres qui devra tenter d’expliquer une expérience unique et troublante.

Sur des musiques de GRÉGOIRE et une mise en scène de Serge DENONCOURT, les paroliers Lionel FLORENCE et Patrice GUIRAO nous offriront une incursion au sein des déchirements qui habitent les protagonistes.

Tout au long de son récit, nous nous transporterons du commissariat à la grotte, du cachot familial au presbytère et nous tenterons avec elle de comprendre un peu mieux ce qui lui arrive.

« La meilleure preuve de l’apparition, c’est Bernadette elle-même. » [Abbé POMIAN]


Crédit Photo : Laurent Attias

 

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Aurélien.

Comments

  1. Posted by jedi73 on mars 24th, 2024, 10:20 [Reply]

    Vue hier soir a Clermont Ferrand.
    Avis mitigé quand meme. LEs musiques sont excellentes, les chants aussi, la mise en scene sympa.
    Mais l’histoire est survolé, maigre et manque de consistance. De nombreux details ont été ignorer dont d’ailleurs le but de cette « apparition », ca sert a quoi a Bernadette ? elle en fera quoi dans sa vie ?
    Ca aurait pu etre un spectacle culte comme le fut les dix commandement mais le vide scenaristique est bien la.
    Malgré ca, si on vient pour des chansons, vous en aurez pour votre argent

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