Guerre (Critique)


Guerre

de : Louis-Ferdinand CELINE

Adaptation : Bérangère GALLOT et Benoît LAVIGNE

Mise en scène : Benoît LAVIGNE

Collaboration Artistique et chorégraphie : Sophie MAYER

Scénographie et lumières : Seymour LAVAL

Costumes : Isabelle DEFFIN

Musique : Raphaël CHAMBOUVET

Avec :
Benjamin VOISIN

 

Au Théâtre du Petit Saint-Martin

Jusqu’au 21 octobre 2023

Monumental ! Magistral ! Percutant ! Réjouissant ! Poignant ! Et tant d’autres superlatifs qui manquent pour qualifier la pièce et surtout son interprète Benjamin VOISIN ! Il opère sur scène tel un virtuose en son genre. Il irradie à lui seul tout l’espace.

C’est un sujet grave qu’il aborde en ne brisant pas vraiment le quatrième mur. En effet, il se pose dans une communion distante. Une frontière ténue renforcée davantage par une éloquence hors du commun. On a souvent le sourire aux lèvres devant des personnages dont il tire le portrait avec finesse en jouant sur le fil de la caricature sans tomber son piège. Avec un parlé franchouillard aux sonorités plosives ensuite aristo puis féminin et bien d’autres encore, Benjamin VOISIN tient ses personnages avec un talent monstrueux. C’est d’ailleurs dès la première seconde, dès le premier mot qu’il nous embarque totalement. S’ensuivra un enchaînement de performances « bandatoires. » où l’œil du comédien brille d’un éclat qui s’intensifie à mesure que la narration avance.

Avec pour seuls décors, une malle et un tabouret, l’ambiance est magnifiée par un éclairage qui crée chaque lieu et par une atmosphère musicale appuyée.

Le langage utilisé n’est pas souvent châtié mais toujours délectable. En effet, le narrateur se livre sans pudeur à son auditoire,  dans cet excès de chair disloquée à l’odeur presque perceptible, avec une présence inouïe. Il se fait parfois plus chimère que conteur rajoutant encore à l’aura de son interprète.

Avec Guerre, VOISIN et CELINE entrent en parfaite harmonie dans une rencontre stratosphérique. On est entre passion et compassion pour Ferdinand. La dureté est à fleur de peau. C’est doux et brut.

On ressort de Guerre soufflé !

On ne saura trop vous conseiller de vous hâter de réserver vos places pour Guerre qui, à n’en pas douter vont s’arracher autant qu’il y a fort à parier que le reste du Monde va bientôt s’arracher son comédien.

 
Crédit photo : Clément PUIG

L’histoire

Pour la première fois sur scène le chef d’œuvre de Céline, porté par Benjamin Voisin, César du meilleur espoir masculin en 2022 pour le film Illusions perdues de Xavier Giannoli.

Guerre est l’adaptation théâtrale sous forme de monologue de l’incroyable roman inédit de Louis-Ferdinand Céline. Entre récit autobiographique et œuvre d’imagination, l’auteur du célèbre Voyage au bout de la nuit dénonce l’absurdité et l’atrocité de la guerre.
À travers la convalescence du jeune Ferdinand Destouches, il nous livre son expérience traumatisante de soldat, sa vie à tout jamais bouleversée et sa rage de vivre dans le chaos du monde. Puissant, violent, dérangeant, le récit se fait aussi émouvant, burlesque et poétique. Tout le génie littéraire de Céline y est présent dans une écriture argotique, outrancière et jubilatoire d’une immense beauté. Céline nous parle aussi bien de mort, de sexe, de trahison que de la folie des hommes et de la monstruosité de nos sociétés.
Immense succès en librairie, ce véritable chef d’œuvre est porté à la scène pour la première fois par Benoît Lavigne et incarné avec virtuosité par Benjamin Voisin.
Ce spectacle nous frappe par sa résonance actuelle et son extraordinaire modernité.

 

 

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Aurélien

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