Dom Juan (Critique)

Dom Juan

De : Molière

Mise en scène : Tigran MEKHITARIAN

Direction Artistique : La Cie de l’Illustre Théâtre
Chant : Azade DONIGUIAN
Batterie : Sébastien GORSKI 
Doudouk : Marine YAZIDJIAN
Voix off : Manika AUXIRE
Chorégraphie : Charmine FATIBORZI 

Avec : Théo ASKOLOVITCH, Arthur GOMEZ, Marie MAHE et Tigran MEKHITARIAN 

 

Au Lucernaire

Du 12 octobre au 4 décembre 2022

Il faut un sacré toupet pour appeler sa troupe : La Compagnie de l’Illustre théâtre ! Le même nom qu’une association de comédiens créée en 1643 par un certain Jean-Baptiste POQUELIN dans une certaine salle du Jeu de Paume… Audace assumée mais risquée !

La Cie de l’illustre théâtre et Tigran MEKHITARIAN n’en sont, toutefois, pas à leur coup d’essai. On avait déjà assisté à Des Fouberies de Scapin sacrément culottées au Théâtre 13. On se demandait aussi si le charme opèrerait à nouveau. A n’en point discuter, c’est que le charme continue d’opérer. Pour un Dom Juan, incarnation du charme par l’éloquance, le contraire aurait été plus que facheux.

Dans le public, on est à côté d’une admiratrice de toute l’oeuvre de Molière qui ne manque pas, avant la pièce de souligner qu’il n’est pas envisageable de toucher au texte. Ca et là, le texte sera pourtant et parfois l’objet d’heureux anachronismes, notamment de langage, et notre voisine ne s’en offusquera pas le moins du monde.

Sur cette avant-première parisienne, la pièce est jouée en plein air et le ciel se rendra complice de rayons de soleil pour finir, fort à propos dans un certain moment du récit, par un courroux céleste sous la forme de pluie et de grêle. Un moment magique où comédiens comme spectateurs ne bougeront par d’un pouce. Trempés jusqu’aux os mais pleinement satisfaits de cette représentation. En effet, avant même cet évènement météorologique, le bonheur pour les artistes d’être sur scène et pour les spectateurs d’être au théâtre était évident. Les regards de chacun ne mentant jamais une seule seconde.
On le répète : moment magique et double jeu pour les comédiens qui ne masquent pas leur enthousiasme. Jamais ils n’obscurissent l’émotion qu’ils doivent jouer.

Même des enfants en bas âge qui passaient par là, s’arrêteront en parfait curieux et finiront par rester sous la bénédiction de papa satisfait que ses enfant d’environ 4 et 6 ans soient déjà accaparés par Molière.

Essayez donc de freiner la culture, elle n’en revient que plus forte. Bien entendu, cela n’aurait pas été rendu possible par le talent des quatres comédiens talentueux parmi lequels deux jouent les multirôles comme des marathoniens dont le souffle ne se coupe jamais. La musique et les effets sonores suffiront à modeler une scénographie minimalisme où seul le travail de l’artiste sert l’oeuvre.

Brillant, magique ! Tigran prouve encore une fois que Molière n’a pas de limite de quartiers, pas de barrière sociale ou pas distinction de minorités. Il nous fait la démonstration que l’expression « The show must go on » n’a jamais été aussi réelle.

L’histoire

2020. Dom Juan Tenorio, fils populaire du célèbre homme d’affaires Dom Louis Tenorio,
s’est marié à la surprise générale avec Dona Elvire Leonora. Au lendemain de ses noces Dom Juan est introuvable. Accusé de fuite et de trahisons par la famille de Dona Elvire, une chasse à l’homme s’engage. Sganarelle, meilleur ami et serviteur de Dom Juan tentera de raisonner ce dernier, pendant leur périple, sur ses agissements pour lui éviter une mort certaine.

 


Crédit Photo : Marlène SCHWARTZ

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Aurélien.

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