Guys and Dolls (Critique)

Guys and Dolls

Paroles et musique : Frank LOESSER

Livret : Jo SWERLING et Abe BURROW

Mise en scène et chorégraphie : Stephen MEAR

Décors : Peter McKINTOSH

Orchestre et Chœurs du Théâtre Marigny dirigé par : James McKEON assisté de Bastien STIL

Création Lumière : Tim MITCHELL

Avec Delycia BELGRAVE, Brendan CULL, Adam DENMA, Ian GARETH JONES, Matthew GOODGAME, Emily GOODENOUGH, Joanna GOODWIN, Clare HALSE, Christopher HOWELL, Rachel IZEN, Barry JAMES, Ria JONES, Thomas-Lee KIDD, Bobbie LITTLE, Louis MACKRODT, Robbie Mc MILLAN, Ross McLAREN, Joel MONTAGUE, Jo MORRIS, Jack NORTH, Alexandra WAITE-ROBERTS, Matthew WHENNELL-CLARCK et Gavin WILKINSON, 

Jusqu’au 27 juillet 2019

Au Théâtre Marigny

Il aura fallu au public français 59 ans pour pouvoir applaudir Guys and Dolls sur son territoire… Cette attente aurait pu être encore plus longue ou même vaine si Jean-Luc CHOPLIN, directeur du Théâtre Marigny, n’avait pas pu continuer ce qu’il avait entrepris au Théâtre du Châtelet : amener à Paris là crème de Broadway : 42nd Street, Singin’ in the Rain ou même un musical plus actuel Wonder.Land) Alors comment ne pas se réjouir de pouvoir avoir, enfin, à Paris, un des gros succès de New York puis Londres ?
L’histoire reste un peu la même dans le musical « à la Broadway » : des histoires d’amour entre personnages à la culture, au milieu différents. Seule la narration et le dénouement changent afin de toujours pouvoir surprendre le public.
Surpris, le public avec Guys and Dolls ? Sans aucun doute ! Surpris et divertis par les comédiens complets qui dans leur interprétation tout entière nous entraîne vers telle ou telle émotion voulue tantôt par le chant, tantôt par la danse, tantôt simplement par l’attitude et l’intention. L’exigence anglo-saxonne est bien là !
Pour l’aspect technique, le décor fait principalement de cadres de toutes dimensions, c’est aussi récréatif que le reste. Comment peut-on être embarquer par un décor si « old-school » où le cintrier doit opérer presque seul sur toute la durée du show ? Inexplicable mais incontestablement réussi. Et ce côté old-school se retrouve partout : dans le grain de voix, dans la mise en scène sans qu’une seule fois, on ne se dise que c’est désuet. Charmant, oui, désuet, jamais ! C’est comme quand vous écoutez un disque sur votre gramophone, l’ambiance, le son s’en trouvent agréablement changés. Ravissant serait le mot sur ce qui est nous est donné d’écouter.

La lumière impeccable termine de sublimer l’œuvre et là encore, aussi étonnant que ça puisse paraître, la multitude de couleurs utilisées en même temps est d’un effet incroyable et sans surcharge. Dès l’ouverture, on est subjugué par cette lumière… et par l’orchestre. L’orchestre qui continuera de ne nous donner aucun répit grâce à une partition qui se distingue par son modernisme orienté vers le swing, le jazz (on reste à Broadway quand même), la salsa (si, si !!!) et la pop (culture) des blind tigers ou crooners, pin-up et marlous se retrouvaient.
Chaque technique, chaque partie sur scène est judicieusement choisie et ravit que ce soit dans l’ensemble de l’œuvre ou que si on l’isolait. En canon ou sur un pied, le chant est placé à un cran au dessus ce qu’on a l’habitude d’entendre. Ria JONES est un rayon de soleil à elle seule. Il serait aussi presqu’inutile d’ajouter que Christopher HOWELL (qui doit à lui seul posséder un record du nombre de musicals dans lequel il a joué) se « balade » avec la même énergie que cette fougueuse partenaire! Ils donnent avec l’autre duo, Clare HALSE et Matthew GOODGAME de la hauteur et de la tenue à tous les échanges vocaux. Chaque titre donne ou presque donne lieu à un mini-rappel.
Et la chorégraphie dans tout cela ? Pas en reste. Même bien présente, certains tableaux sont d’ailleurs intégralement et uniquement dansés par l’ensemble et les rôles principaux avec une effervescence indescriptible !

Le premier acte ne sert finalement qu’à nous servir de délicieux amuses-bouches quand le second s’emploie, quant à lui, à passer à table avec une infinité de plats de haute gastronomie. On ressort rassasié mais la gourmandise étant ce qu’elle est, on aurait bien prolonger le plaisir. Le métier ne s’y est d’ailleurs pas trompé, puisqu’entre autres présents, on comptait dans la salle Laurent BENTATA, à la tête de Stage Entertainement France, Kamel OUALI, qui signera en mai la nouvelle revue du Paradis Latin, L’oiseau Paradis et l’Inoubliable Velma KELLY dans l’adaptation au cinéma du musical Chicago, Catherine ZETA-JONES. Ce sera d’ailleurs cette dernière qui initiera la standing ovation lors des saluts, immédiatement rejointe par le reste du public acclamant la production.

L’histoire

Créé à Broadway en 1950, Guys and Dolls fut un grand succès critique et populaire avec 1200 représentations et cinq Tony Awards en 1951. Guys and Dolls a été adapté au cinéma en 1955 par le réalisateur Joseph L. Mankiewicz avec au casting Marlon Brando, Frank Sinatra, Jean Simmons et Vivian Blaine. Le film est sorti en France en 1957 sous le titre : Blanches colombes et vilains messieurs.
L’histoire est bâtie sur la confrontation de deux univers :  celui des truands newyorkais et les âmes pures des jeunes missionnaires de Save-a-Soul (l’équivalent de l’Armée du Salut). L’intrigue se noue à partir de cet archétype sur un pari stupide : Nathan Detroit (patron de tripot) met Sky Masterson (parieur invétéré) au défi de séduire l’une des jeunes filles de l’orchestre de la mission – la belle Sarah Brown – et de l’emmener dîner à La Havane. Pari ingagnable ou imperdable en théorie… mais les mauvais « Guys » ont du cœur et les « Dolls » ne sont pas aussi effarouchées que cela. L’amour finit par réunir les contraires. Dans la chanson phare du musical, « Luck be a Lady », reprise par Frank Sinatra, Sky chante à Sarah : « Stick with me baby, I’m the guy that you came in with ».

 

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Aurélien.

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