Alfred de MUSSET signe là une drôle de comédie noire pour ne pas dire une farce digne de Molière. Cette histoire est l’occasion de retrouver un style emprunt à la commedia dell’arte. Dans cette version, l’œuvre est magnifiée par une dramaturgie extrêmement poussée dans sa mise en scène. On ressaisit ainsi le texte de De Musset non sans un certain plaisir tant celui-ci regorge de délicieuses figures de styles. Chaque confidence ou indécence de Fantasio est pleine de sens et d’essence.

Mais l’œuvre est aussi bousculée, transbahutée par une ambiance musicale grunge où la violence des notes se fait magiquement mélodieuse.

Le contrepoids entre jeu et musique fait de ce Fantasio du grand art. C’est le caractère sournois et tout à la fois frivole qui est mis en valeur dans ce conte toujours aussi moderne.On y retrouve aussi les codes des bouffes. Offenbach ne semble pas loin…

Que dire aussi de l’esthétique des décors, des costumes et surtout des masques. Le carnaval de Venise s’installe au théâtre. L’Arlequin sied parfaitement au caractère de ce Fantasio scintillant. A cet univers fantasque se mêle microphone vintage et instruments de musique contemporains sans que cela ne nous choque le moins du monde.

Cette pièce-là est une terrible envolée délurée ! Une bien jolie bouffonnerie barrée comme ça doit l’être !