Les demoiselles de Rochefort
Adapté du film de : Jacques DEMY
Musique : Michel LEGRAND
Mise en scène : Gilles RICO
Scénographie : Bruno DE LAVENERE
Chorégraphie : Joanna GOODWIN
Direction Musicale : Patrice PEYRIERAS
Costumes : Alexis MABILLE
Avec :
Paul AMRANI, Maïlys ARBAOUI-WESTPHAL, Aurélia AYAYI, Victor BOURIGAULT, Guillemette BUFFET, Marine CHAGNON, Arcangelo CIULLA, Georgia CLEMENTS, Aaron COLSTON, Alain DION, Valentin EYME, Valérie GABAIL, Grégory GARELL, Ciara JACKSON, Arnaud LEONARD, David MARINO, Lara PEGLIASCO, Bradly PERRET, Agathe PRUNEL, Daniel SMITH, Sophia STERN, Juliette TACCHINO, Marine VILLET, Tommy WADE-SMITH
Et l’Orchestre du Lido
jusqu’au 11 janvier 2026
La boucle est bouclée pour Jean-Luc CHOPLIN. En effet, après avoir produit Les Parapluies de Cherbourg et l’inoubliable Peau D’Ane, c’est au troisième des chefs-d’œuvre du tandem LEGRAND/DEMY qu’il s’est attaqué.
Le film musical est respecté à commencer par la distribution qui se réapproprie chaque rôle avec une once de l’interprète original. Notre préférence va tout de même pour le duo de forains Bill et Etienne, joués respectivement par Aaron COLSTON et Valentin EYME dont le talent frise l’indécence tant ils sont parfaits. Le point fort de cette distribution est que les talents ont été sélectionnés au-delà de nos frontières. Il ne fallait pas moins qu’un américain pour remplacer l’irremplaçable Gene KELLYy. Paul AMARNI s’y colle à merveille. Comment ne pas parler des sœurs Garnier sous les traits de Juliette TACCHINO et de Marine CHAGNON qui se révèlent ô combien pétillantes. Et puis, il y a une autre star de l’histoire : Maxence. C’est David MARINO qui endosse son rôle et nous fait monter la larme à l’œil plus d’une fois avec La Chanson de Maxence aussi universelle que La Chanson des Jumelles. On notera aussi le fait qu’on apprécie le fait que ce casting nous épargne de voir chaque saison, dans le petit monde de la comédie musicale, les mêmes visages. Tout cela donne à l’ensemble une fraicheur que l’on retrouve jusque dans les chorégraphies enjouées.
De la fraicheur, cette version n’en manque pas car si l’époque a été conservée, histoire, paroles et musiques n’ont pas pris une ride. Le paradoxe, c’est que ces demoiselles sont à la fois ancrées dans leur époque mais qu’elle se sont parées de modernité. Un sacré coup de jeune respectueux de l’ADN DEMY/LEGRAND. Il n’en faut pas plus à la troupe pour étinceler et briller dans des numéros qui reprennent les codes de la comédie musicale : underscores, claquettes (sans tricherie et c’est si rare en France qu’il faut les souligner), final de premier acte… Et même un second acte qui reprend avec une scène qui n’est pas sans rappeler celui de Starmania avec Y d’la police dans toute la ville. Hommage ou coïncidence ?
Dès l’ouverture, on est époustouflé par les moyens techniques phénoménaux. Certains ont souvent qualifié d’autres productions d’amener Broadway à Paris mais si ces dernières approchaient la qualité de la 42ème ou du West End, on n’y était pas tout à fait. Au Théâtre du Lido, Les demoiselles de Rochefort peuvent se targuer d’amener, pour de bon, Broadway à Paris tant le niveau aussi bien artistique que technique est là. Chant associé à une diction maitrisée, danse rythmée, jeu enlevé, tout est parfait et semble naturel. Un autre voyage que fait le spectacle, c’est d’amener Rochefort à Paris. Ce trait d’union est habilement amené dès l’arrivée grâce à un pont qui fait passer le spectacle de l’avenue des Champs-Elysées à Rochefort. Par ailleurs, on adore les lettres reprenant le nom de la ville des Charente-Maritime rappelant à la fois le pont transbordeur de Rochefort et la Tour Eiffel par ses couleurs et ses lumières. Notons, en outre, une utilisation de la vidéo à bon escient. Jamais, elle ne vient masquer un manque d’imagination sur la scénographie. Cette dernière joue sur un mouvement des décors qui permet des déplacements esthétiques résolument parfaits et inédits. Enfin, les costumes reprennent l’univers coloré présent en à l’écran. A Rochefort, l’équipe artistique nous montre qu’il a de la beauté à chaque coin de rue. Comme en cinéma, on a l’impression qu’au générique, une personne était chargée de la photographie voire même d’un plan séquence, pourtant logique en spectacle vivant mais encore renforcé par les changements de décor.
Musicalement, ça swingue à tout va ! On est sur des orchestrations mêlant jazz et un soupçon de lyrisme dans les harmonies vocales. On a parfois même de la Salsa. On apprécie de réentendre Arnaud LEONARD et sa voix de crooner. Evidemment, entendre les titres des classiques joués par un orchestre particulièrement fourni rend l’expérience bien meilleure que tout Dolby Atmos. Le pouvoir de la musique est bien là. Quoi de mieux que d’entendre des cuivres sur La Chanson des Jumelles. Quant à l’ensemble de cordes, il participe à nous immerger dans le romantisme.
Des quiproquos sur une comédie romantique, il n’y a que DEMY qui pouvait marier si bien les deux et ça fonctionne toujours aussi bien. Attendu au tournant sur un indémodable qui a donné naissance à un autre carton : La La Land, Les Demoiselles de Rochefort 2025 réussi son pari de séduire un public de fans et à conquérir la jeunesse.
Quelques semaines seulement pour s’échapper à Rochefort dans une parenthèse enchantée ! Attention coup de coeur !!!
L’histoire
Nous sommes deux sœurs jumelles… Tout le monde se souvient de ces Demoiselles de Rochefort qui chantaient et dansaient dans des décors pastel et attendaient le grand amour. Après Les Parapluies de Cherbourg au Théâtre du Châtelet et Peau d’Ane au Théâtre Marigny, Jean-Luc Choplin présente une nouvelle production de la comédie musicale mythique de Michel Legrand et Jacques Demy sur la scène du Théâtre du Lido. A coup sûr, l’évènement de la rentrée 2025
Qui observe qui ? Que se passe-t-il sur scène ? Dans les coulisses ? Dans la salle ?
Des superstitions, des règles, des rivalités, des anecdotes, des petits secrets… seront révélés et seront surtout des prétextes pour s’en amuser tous ensemble !
Cette expérience théâtrale devient un vrai moment de bonheur signé Laurent Ruquier.
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Aurélien.
