Le Bal des Vampires au Théatre Mogador

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Avis au retardataires, dubitatifs, fans du genre ou aux mordus (c’est ainsi que se sont sont surnommés les accrocs à ce spectacle), il ne vous reste plus qu’un mois pour aller danser avec les créatures mythiques …

Tout d’abord un fait rare me concernant, en l’espace d’une semaine, j’ai découvert et applaudi ce spectacle à deux reprises tant j’ai été mordu ! Et finalement, 13 fois ! Fait rare parce que, à quelques exceptions près qui sont « Starmania » et « The Phantom of The Opera », j’ai toujours eu tendance à descendre les comédies musicales montées en France telle que « 1789, les Amants de Bastille », « Mozart, l’Opéra Rock », « Le roi Soleil » ou même à les massacrer comme ce fut le cas pour « Adam & Eve » ou « Spartacus, le Gladiateur ». Dans « Le Bal des Vampires », les termes « comédie musicale » prennent tout leur sens, chaque artiste est à la fois acteur, chanteur et danseur. Et même l’ensemble chorégraphique entonne des chœurs tout à fait exceptionnels quant il ne vous glace pas d’effroi. Alors après une ouverture jouée par un orchestre live qui vous plonge immédiatement dans l’ambiance, on pourrai être surpris par la simplicité des premières chansons avant de se rappeler pour ceux qui ont vu le film, qu’il s’agit d’une histoire simple remplie d’énormément d’autodérision…

Alors oui, la comédie est bien présente avec des gags et jeux de mots qui sont davantage dans l’ère du temps que le film original bien qu’on retrouve quelques bases du théâtre comique plus classique emprunté à Molière ou même à Charlot. Ici, le film est totalement respecté et tout sert l’atmosphère qui règne dans la salle. Pari risqué mais réussi où on ne peut s’empêcher de rire sans pour autant ressentir un climat pesant servi par une musique et une lumière des plus angoissantes. Le film a gardé toute son aura et toute son absurdité. Quant à la simplicité, elle se répète dans l’interprétation magistrale de chanteurs émérites ayant chacun une personnalité différente. Ainsi, on reste subjugué par la voix aigue et pourtant cristalline de Raphaëlle Cohen (Sarah), par un Stéphane Métro (Le comte Von Krolock) qui parvient à vous faire frissonner (de plaisir) rien que sur certaines notes. Quant à David Alexis (Professeur Abronsius), une diction et un débit épatant proche du scat. Un Sinan Bertrand qui brille aussi bien dans son chant que dans son jeu d’acteur d’un vampire sensible et tendre. Et pour terminer, l’émotion qui traverse Daniele Carta Mantiglia capable de notes douces avant de terminer dans des hauteurs sans pour autant tomber dans la démonstration vocale. Un chanteur-comédien, qui respire à la fois la gentillesse, l’innocence, la naïveté et la sincérité au-delà même de son rôle. Et comment ne pas parler de Koukol (Guillaume Geoffroy) qui a une capacité à vous mettre mal à l’aise au plus haut point.

Pour ce qui est de l’orchestre, ca envoie, on passe de la ballade au rock en un battement d’aile de chauve-souris. Point d’orgue avec ce que je qualifierai d’un improbable mais réussi « requiem Rock » dans la scène du cauchemar d’Alfred. Evidemment, on est loin du son dégueulasse où se jouent en France la plupart des spectacles musicaux, le palais des sports pour ne citer que lui. Le son de Mogador est toujours propre et ça, ça change tout. Quelques bémols cependant, l’effet des miroirs qui ne reflètent que les « non-vampires » reste perfectible. Et puis, il y a la scène tant attendue du « Bal des vampires » qui atteint le paroxysme du burlesque dans le film et qui ici est un peu trop écourté à mon goût. Quant aux portés sur les scènes dansées, ça manque parfois de grâce.

Je pourrai encore en dire beaucoup sur ce spectacle tant il frise la perfection mais je crains de ne trop en révéler alors courez vite vous faire mordre à Mogador parce qu’il n’y aura ni tournée ni vidéo. Le pouvoir des vampires n’est pas un mythe : Je suis subjugué, envouté par ce spectacle avec de l’obsession de le voir encore et encore ! Un sentiment étrange de ne pas contrôler ce pouvoir, une impuissance et une détresse inexplicable ! Une chose est certaine, j’y retournerai encore…

– Article par Aurélien –

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