Critique – Sea Fog : Les Clandestins

Sea Fog Affiche

  • Date de sortie : 01 Avril 2015
  • Durée : 1 heure 45 minutes
  • Réalisé par : Sung Bo Shim
  • Avec : Yun-seok Kim, Park Yu-chun, Han Ye-Ri
  • Genre: Drame

 SYNOPSIS – Sea Fog : Les Clandestins

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Capitaine d’un bateau de pêche menacé d’être vendu par son propriétaire, Kang décide de racheter lui-même le navire pour sauvegarder son poste et son équipage. Mais la pêche est insuffisante, et l’argent vient à manquer. En désespoir de cause, il accepte de transporter des clandestins venus de Chine. Lors d’une nuit de tempête, tout va basculer et la traversée se transformer en véritable cauchemar…

Sea Fog

Sombre, violent, sont les premiers mots qui me viennent à la sortie de la séance.
Pas facile comme film. Le titre, Sea Fog : Les Clandestins, ne présageait certes pas une histoire à l’eau de rose …

Mêlant des thèmes tels que la folie, la survie, l’attachement à son commandant, l’histoire nous montre les côtés les plus sombres que peux revêtir l’âme humaine pour survivre.
On y retrouve la marque de fabrique du cinéma asiatique : lumière sombre, image bleuté (cependant logique en pleine mer), des acteurs filmés presque sans artifices. Nous sommes loin des images lissées des studios américains.
Principalement en huis clos, en pleine mer, le film tarde à démarrer. Le réalisateur souhaite tout d’abord nous emmener dans le quotidien terrestre des pêcheurs, l’agrémentant de scènes cocasses. Les seules du film. Scènes qui paraissent bien lointaines au regard de la suite de l’histoire.

Sea Fog Yun-seok Kim

Ce n’est qu’une fois en mer que l’histoire démarre réellement et que l’on entre dans l’esprit de ces hommes. On côtoie leur doute, leur questions, leur peurs.
Pour nous faire entrer dans cet univers, le réalisateur alterne scènes calmes et agitées, au gré de la météo. Plus la mer est calme plus les images montent en violence. Opposant par exemple une mer limpide avec un début de rébellion. Seule la scène de l’abordage des clandestins joue sur la simultanéité de l’image et du Temps. La tempête en pleine mer fait écho à l’urgence de la situation : transborder tous les clandestins en un minimum de temps.

L’angoisse, peu présente au début, fait son apparition sournoisement. Première esquisse l’arrivée des clandestins sur une mer déchaînée.
Puis tout bascule. Une brume annonçant le bateau de l’angoisse.
Loin d’être un film d’horreur on retrouve pourtant les clés pour faire monter la tension.
Au milieu de toute cette angoisse, le réalisateur nous offre des pauses, des bouffées d’air pur avec des superbes plans de mer.

Sea Fog Han Ye-Ri

La musique est très présente, cependant le souvenir reste fugace. Le roulement des vagues reste lui constamment en tête et à l’oreille tel un bruit de fond, afin de nous immerger encore plus.
Pauses musicales coïncidant aux plans larges de la mer.
Le jeu des acteurs n’est pas très fourni, chaque acteur adoptant une ou deux mimiques. Le seul a qui cela sied, le capitaine Hang qui campe l’homme fermé, indifférent, le capitaine bravant les éléments sans peur. D’ailleurs on ne compte pas le nombre de plans où il est filmé cigarette à la main, regardant le large ou le pont de son bateau.
Même lorque Dong-Sik et Hong-Mae font connaissance ou s’adonnent aux plaisirs du corps, une distance existe avec le spectateur. La clé des émotions se trouvent à travers l’œil du réalisateur, dans les plans et le montage.

Le film réussit à nous tenir en haleine. Chaque pause nous fait se questionner sur ce qu’il va se passer après. Jusqu’où peut aller la cruauté humaine dans sa quête de survie ? Le réalisateur parvient à nous donner envie de connaître la fin, malgré le contexte. La longueur du début s’oublie pour ne devenir qu’un léger souvenir. Nous offrant de superbes plans, le film n’en reste pas moins sombre, violent. On en sort le souffle coupé et sans voix face à une telle cruauté.

note-5

– Critique réalisée par Emmanuelle –

Reply

Leave a comment.