Rimbaud en feu (Critique)


Rimbaud en feu

De : Jean-Michel DJIAN

 Mise en scène : Anna NOVION

Lumières : Katell DJIAN

Musiques : Michel WINOGRADOFF

 

Avec :

Jean-Pierre DARROUSSIN

Jusqu’au 12 mars 2022

Au Théâtre Antoine

 

Jean-Pierre DARROUSSIN incarne un Rimbaud au moment de sa folie. Dans un décor d’hôpital qui évoque plus une prison qu’une unité de soins, il laisse ses pensées divaguer. Pensées pas si folles que ça illustrant ainsi le fait qu’on est tous le fou de quelqu’un ou qu’il y a une part de clairvoyance dans certaines formes d’aliénation.

Affublé d’un jogging, évoquant quelques unes de ses rencontres, l’artiste joue son texte en une clameur révoltée. Il offre une proposition d’un poète maudit tiraillé, caustique et mélancolique. Chaque phrase aurait pu être écrite par le poète lui-même. S’il s’agit de prose et non de vers, il résonne malgré tout comme une poésie plaintive et auto-contemplative. Plus que le poids de son corps, c’est le poids de son âme que semble porter l’écrivain.

La musique sert habilement la dramaturgie si on peut parler de dramaturgie. On appréciera le fait que soit proposés quelques poèmes oubliés. Enfin, par une écriture chevronnée, le passé de l’auteur se raconte comme s’il s’agissait d’un futur métaphysique. Un coup de maître !

Rimbaud en feu n’est pas que le récit d’un fou, il est une ode à la résilience et aux luttes intrinsèques.

 

 

L’histoire

En 1924, l’année même où André Breton publie le Manifeste du Surréalisme dans les colonnes du Figaro, on retrouve l’auteur de la Saison en enfer enfermé dans sa chambre d’hôpital à Charleville. Vivant il est, plus voyant encore qu’à 20 ans lorsqu’il décide d’en finir avec la poésie. C’est un génie en feu qui s’installe devant nous, hagard, illuminé mais plus flamboyant encore qu’il ne l’a jamais été. Ce n’est plus un corps qui parle, c’est une âme. Un homme « sans semelles et sans vent » qui invite sur son « Bateau ivre » aussi bien son infirmier que Paul Verlaine, Alfred Jarry, Ignace de Loyola, Léo Ferré… Comme si, sur un coup de folie, et avant que les derniers feux de la modernité l’accablent lui et ses semblables, Arthur Rimbaud s’autorisait une magistrale leçon de vie.

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Aurélien

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