Le repas des fauves (Critique)

Le repas des fauves

d’après l’oeuvre de Vahé KATCHA

Adaptation : Julien SIBRE

Mise en scène : Julien SIBRE assisté de Nolwen COSMAO

Lumières : Jean-François DOMINGUES

Scénographie : Camille DUCHEMIN

Réalisation graphique : Cyril DROUIN

Musique : Jérôme HEDIN

Costumes : Mélisandre DE SERRES

 

Avec :

Cyril AUBIN ou Sébastien DESJOURS, Olivier BOUANA, Stéphanie CAILLOL, Benjamin EGNER ou Julien SIBRE, Thierry FREMONT, Jochen HAGELE, Stéphanie HEDIN ou Barbara TISSIER,
Jérémy PREVOST
ou Alexis VICTOR  

 

Jusqu’au 31 mars2024

Au Théâtre Hébertot

 

Le Repas des Fauves revient au théâtre pour une durée limitée. Après son triomphe moliérisé en 2011, c’est une nouvelle version qui est proposée cette saison. Et quelle version ! La grande nouveauté est l’intégration en fond de scène de ce qu’on a, à la rédaction, pour habitude de détester : la vidéo ! Toutefois, dans cette pièce, elle est si réussie, si extraordinaire et si bien réalisée qu’elle nous emballe complètement. Elle s’intègre à la dramaturgie avec une évidence certaine. Les images sous la forme d’une vieille bande dessinée et la musique qui y est associée ajoutent à l’atmosphère pesante de l’époque et surtout de la situation.

Comment ne pas parler du jeu admirable et sans fausse note de l’ensemble des comédiens ? On adore Thierry FREMONT en personnage à l’humanité abjecte. Citons également Benjamin EGNER qui offre une performance bluffante qui va bien au-delà de son texte. Toute la troupe évolue en une direction d’acteur impeccable et en une chorégraphie parfaite jusque dans chaque mouvement de sourcils. Ils savent jouer du dilemme horrible qui leur est lancé. Ils représentent avec vérité, la complexité des sentiments qui les envahissent.

Entre révélations et pertes de contrôle, c’est un véritable panier de crabes qui de l’extérieur prête à rire bien jaune tant certaines répliques, lancée sans ménagement, sont d’une évidente cruauté. Quel meilleur endroit qu’un théâtre pour faire tomber les masques. De son siège, pour le public, c’est une délectation que ce repas des fauves ! Jamais la tirade « L’enfer c’est les autres » ne se vérifiera autant que dans ce huis clos sur fond de seconde guerre mondiale au charme old school. On avance à couteaux tirés encore davantage que les rideaux du salon des Pélissier. Les bas instincts se révèlent. Ainsi, les sentiments cèdent la place au ressentiment en un flots de défauts méchamment humains et interprétés avec force. Les lions en cage cherchent un bouc émissaire à coups de répliques assassines savoureuses.

Une comédie noire parfaitement orchestrée ! Le théâtre Hébertot ne dément son ADN en présentant régulièrement des thrillers corrosifs au suspense haletant de cet acabit.

L’histoire

Paris 1942. Sept convives, s’étant plus ou moins bien accommodés à l’Occupation allemande, se retrouvent chez l’un d’eux pour fêter l’anniversaire de leur hôte. La soirée se déroule sous les meilleurs auspices, lorsqu’au pied de leur immeuble sont abattus deux officiers allemands. En représailles, la Gestapo investit l’immeuble et décide de prendre deux otages par appartement. Mais le Commandant Kaubach, qui dirige l’opération, reconnaît en la personne du propriétaire de l’appartement, M. Pélissier, un libraire à qui il achète régulièrement des ouvrages. Soucieux d’entretenir les rapports courtois qu’il a toujours eus avec lui, il décide de les laisser finir leur dîner et de ne passer prendre ses otages qu’au dessert. Mieux… il leur laisse la liberté de choisir eux-mêmes les deux otages qui l’accompagneront. C’est ainsi que peut commencer « Le Repas des Fauves ».

3 Molières 2011 : Meilleur spectacle du théâtre privé, Meilleure mise en scène, Meilleure adaptation.

SITE OFFICIEL

BILLETTERIE

Aurélien.

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