Neige (Critique)


Neige

De : Pauline BUREAU

Mise en scène : Pauline BUREAU assistée de Léa FOUILLET

Scénographie et accessoires : Emmanuelle ROY

Costumes : Alice TOUVET

Composition musicale et sonore : Vincent HULOT

Dramaturgie : Benoîte BUREAU

Magie et vidéo : Clément DEBAILLEUL

Lumières : Jean-Luc CHANONAT

Perruques : Julie POULAIN

Collaboratrice artistique :  Valérie NEGRE

Cheffe opératrice tournage subaquatique : Florence LEVASSEUR

Avec :

A La Colline – Théatre National

Jusqu’au 22 décembre 2023

 

La plongée dans l’univers de Neige débute dès les portes du théâtre passées. Indices sur la présence d’animaux sauvages, manteau blanc sur les sols, vent dans les branches se rencontrent aux quatre coins du foyer… Puis, c’est par un couloir de miroirs que l’on accède aux forêts d’hiver dans lesquelles le public se retrouve encerclé avant un lever de rideau qui dévoile un décor merveilleux et inquiétant aussi vrai que nature où sept bouleaux blancs se distinguent des autres arbres et arbustes.

Neige nous entraîne au plus profond de la forêt, au plus profond de notre moi. Nos peurs liées au temps qui passent retentissent au travers des angoisses des personnages de cette revisite contemporaine du conte de fées Blanche Neige. On aime les messages insérés entre les lignes de lecture. Ces personnages qui ne retrouvent confrontés à leur angoisses, symboles d’une maturité à accepter ou pas pour pouvoir changer d’âge, de saison.

Outre le texte regorgeant de subtilités figuratives tel que le loup renvoyant, sans doute, aux mythes de Romulus et Remus ou encore du Petit chaperon rouge, on est enchanté, nous aussi, par la scénographie de Neige. Les effets visuels sont aussi saisissants qu’époustouflants, des animaux aux transparences aquatiques en passant par le miroir magique, tout est là pour nous rappeler que malgré notre condition d’adultes ou d’ados, nous garderons toujours notre âme d’enfant. Ainsi donc, on sera heureux de retrouver le mythe biblique, et repris par Grimm, de la pomme joliment détourné comme bien d’autres références le seront furtivement.

Sur fond de Smells like teen spirit de Nirvana et de la pochette de l’album Nevermind, Neige est contrainte par sa mère de vivre dans un carcan d’éducation stricte quand elle veut apprendre l’inutile et se laisser aller. C’est avec elle et au travers des chemins qu’elle rencontrera et qu’elle choisira que nous prenons part aux secrets de ses doutes et rencontres.

Tout un show en métaphores riches prenant comme le froid, enveloppant et sécurisant comme le liquide amniotique qui ravive les souvenirs.

Dans son récit psychologique et philosophique, Neige est un spectacle qui parlera autant aux enfants prépubères, aux ados, aux adulescents et bien sûr aux adultes. Chacun, selon son intimité, pourra y aller de sa propre interprétation et c’est aussi ce qui fait la force de Neige.

 

L’histoire

L’hiver venu, la neige recouvre les paysages, une métamorphose s’annonce. Neige, jeune adolescente, a hâte de grandir. Sa mère, elle, s’étonne de vieillir. Mais Neige a disparu, elle s’enfonçait dans la forêt la dernière fois qu’on l’a vue. Elle y croisera un prince moins charmant et un chasseur plus doux que ce que l’on nous raconte dans certaines histoires.
Après Dormir cent ans présenté en 2018 et Pour autrui créé en 2021 à La Colline, Pauline Bureau déploie son art du récit en s’inspirant des motifs de Blanche-Neige dans un univers de miroirs magiques et de forêt qui traverse les âges comme les saisons. Foisonnante de fantasmes, de peurs et de désirs secrets, cette fable contemporaine qui fait la part belle au fantastique et au merveilleux, réserve bien des surprises sur la scène et dans le théâtre.

 

Credit Photo : Christophe Raynaud de Lage

 

 

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Aurélien.

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