Joséphine Baker – Le Musical
De : Jean-Pierre HADIDA
Chorégraphie : Florie SOURICE
Direction Musicale : Raphaël BANCOU
Supervision : Brian BOUILLON BAKER
Avec :
Raphaël BANCOU, Joseph DE CANGE, Delador, Eline GALLARD, Céleste HAUSER, Anaïs HUBERT, Naomi JEAN ROMAIN, Thomas MATHIEU, Gilles MONFORT, Ruben NORGUET, Axel PRIOTON-ALCALA, Shaïna PRONZOLA, Anna SOURICE, Nicolas TOUSSAINT
jusqu’au 25 janvier 2026



Trois ans après sa création à La Nouvelle Eve, on s’est, finalement décidé à aller voir Joséphine Baker le Musical, désormais joué à Bobino. Conclusion : on a bien fait !
Dès que la lumière salle s’éteint, on est admiratif face au premier tableau chanté A capella par la troupe qui office dans une lumière parfaite. Cette lumière, on la retrouvera tout le long du spectacle avec notamment, des noirs et blanc et des clairs-obscurs du plus bel effet. On regrette que le même soin n’ait pas été apporté à la vidéo mal cadrée sur des supports datés ou aux enchaînements menés laborieusement.
Tout le long du spectacle, on se plaît à revivre la vie de la star franco-américaine bien connue de tous : Joséphine Baker. Si certains lieux sont cités, certains autres ne le sont pas : Le Théâtre des Champs-Elysées pour la revue dont le numéro incontournable est repris sur la scène de Bobino. Rien non plus sur les Folies Bergères pourtant indissociables de la meneuse de revue. Par contre, Joséphine Baker à Bobino pour ces dernières représentations, on se permet de douter. Bobino, c’était plutôt Piaf. Sans doute, une belle façon d’introduire « La vie en rose » magnifiquement arrangée et interprétée par Shaïna PRONZOLA. De quoi pardonner cet éventuel écart. Outre Piaf, on se réjouit d’entendre Gabin, prenant les traits de Thomas MATHIEU, lancer sa réplique iconique « T’as de beaux yeux, tu sais » hors de son contexte mais très bien mis en valeur et intégré au livret pour un fan service efficace.
En parlant d’iconique, on est d’abord effaré de n’entendre que deux vers du tube le plus célèbre de Joséphine J’ai deux amours avant de se rendre compte que c’est pour mieux le reprendre en intégralité dans un version inédite qui prend au corps. Shaïna nous confiera, après nos félicitations sur cette performance, y mettre tout son cœur et ça se voit. On la découvre sur des notes qu’on ne lui connaissait pas. On adore sa voix grave et suave mais ici, elle joue sur des notes plus aiguës et tout autant réussies. Autre découverte, ses talents de danseuse ! Tous les artistes sont d’ailleurs au diapason sur des chorégraphies certes déjà vues mais fichetrement bien exécutées. On notera d’ailleurs la présence de deux danseurs qui sans parler prennent autant la lumière que le reste des artistes par leur aura. L’ensemble des rôles joue la comédie, chante et danse avec ferveur. Ils excellent tous à un moment ou à un autre. Et si deux collégiales tournent à la limite de la cacophonie, d’autres nous émeuvent totalement comme par exemple Le chant des partisans. Notons que nous observons que cette chanson est intégrée deux fois dans un musical (ici et dans La Haine) et qu’elle donne lieu, à chaque fois, à un formidable moment de grâce.
Revenons, sur la sémillante Shaïna PROZONLA qui offre au rôle de Joséphine Baker énormément de fraîcheur. Elle est envoûtante et incarne à merveille l’humanité qu’on connaissait à l’artiste des années folles. Qui dit Années folles dit aussi Charleston. Pour le coup, c’est également un style et un art de vivre qui est subliment retranscrit sur la scène : lumière, costumes, musique et danse, tout a été pensé jusqu’au titre Pour danser le charleston qui reste dans la tête des heures durant. Et puis, il y a cet instant inoubliable boudé par le musical qui lui préfère le jazz : le Rhythm ans blues. Quel moment ! Quelle meilleure façon, en outre, de rendre hommage à la culture Afro-américaine ! Notons, au passage, que sans décor, certains tableaux au début du spectacle nous donne le sentiment d’être à la Nouvelle Orléans. C’est peut-être cliché quand on sait que c’est le Missouri qui fut le berceau de Joséphine mais ça fonctionne d’autant plus que cette impression est amenée simplement par la performance de la troupe, sans accessoire ni décor. Enfin, on ose imaginer le rythme effréné qui doit régner en coulisses pour les nombreux quick changes de la troupe. Une troupe qui se révèle, à maintes reprises, électrisante. Rien ne laisse penser qu’il s’agit, pour une bonne partie de la troupe, d’une première.
Il est important de mettre en avant la présence incroyablement chaleureuse, tant par sa voix que par son charisme, de Joseph DE CANGE.
Incarnant le rôle de Joséphine Baker, tout en strass et en plumes, Shaïna PRONZOLA, entourée d’une troupe rayonnante, est plus belle que jamais dans un biopic musical réussi.
L’histoire
«Joséphine Baker le musical » nous fait redécouvrir l’artiste éblouissante aux talents de danseuse et de chanteuse hors du commun, précurseuse du Hip hop. Ce spectacle révèle aussi la vie romanesque de cette femme libre et engagée. On y croisera ses partenaires (Gabin), ses amants (Paul Colin, Pépito), ses maris (Willie Baker, Jo Bouillon) et les héros, comme elle, qui n’hésiteront pas à mettre leurs vies en danger pour sauver des Juifs et déjouer les plans des Nazis. Elle militera toute sa vie contre la ségrégation raciale en rejoignant Martin Luther King Jr et en adoptant 12 enfants de toutes origines pour créer sa tribu arc-en-ciel. De beaux tableaux chorégraphiés en costumes d’époques flamboyants !!!
Qui observe qui ? Que se passe-t-il sur scène ? Dans les coulisses ? Dans la salle ?
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BILLETTERIE
Rémi et Aurélien.