La folle journée ou le mariage de Figaro
de : BEAUMARCHAIS
Mise en scène : Léna BREBAN assistée d’Ambre REYNAUD
Adaptation : Léna BREBAN
Scénographie Emmanuelle ROY
Costumes Alice TOUVET
Lumières : Denis KORANSKY
Compositeur Victor BELIN
Perruque : Julie POULAIN
Création sonore : Victor BELIN et Raphael AUCLER
Avec :
Éric BOUGNON ou Pascal VANNSON, Grétel DELATTRE, Salomé DIENIS MEULIEN, Annie MERCIER, Jean-Jacques MOREAU, Grégoire ŒSTERMANN, Antoine PRUD’HOMME DE LA BOUSSINIERE, Jean Yves ROAN, Philippe TORRETON et Marie VIALLE.
jusqu’au 4 janvier 2026



Avec La folle journée ou le mariage de Figaro, c’est tout un monde de théâtre de Boulevard avant l’heure qui s’offre à nous et nous entraine dans les folies de l’amour et ses perversités animales dominatrices.
Lena BREBAN nous propose une lecture nourrie par la passion, enivrée d’attentions. Elle a choisi pour son Beaumarchais une troupe extraordinaire. Parmi cette troupe, on souligne la présence scénique inouïe de Philippe TORRETON. Ce talent, que dire, cette facilité, c’est comme avoir de l’or entre les mains. Il éblouit entre ses répliques bien appuyées et un monologue tenu avec précision mais aussi avec la grandiloquence qu’il faut à un tel discours. On notera d’ailleurs que ce discours et toute la pièce sont encore ancrés salement dans notre époque. C’est, sans doute, la raison pour laquelle on passe d’un siècle à un autre grâce à des diversions futées : costumes, musique… Dommage que la scénographie reste datée et mollassonne ne jouant pas sur cette ambiguïté temporelle.
Pour revenir aux comédiens, on adore la folie exacerbée de Chérubin, les minauderies de Suzanne et les sorties comiques de la Comtesse. L’ensemble est terriblement comique. Une drôlerie qui adoucit la violence du propos : des femmes toujours mises à rude épreuve et devant déborder d’ingéniosité et de ruse pour échapper aux assauts de la gent masculine. Dans cette satire, en tant que spectateur, on adore inconsciemment être pris à partie.
Tout ce que le théâtre à offrir de styles et d’effets est réuni dans une seule pièce. Cela en fait un classique à découvrir ou à redécouvrir sans concession.
L’histoire
Figaro le valet veut épouser Suzanne la camériste, mais le comte qui s’est lassé de la comtesse, voudrait bien exercer sur Suzanne le droit du cuissage qu’il vient pourtant à peine d’abolir.
Marceline voudrait épouser Figaro, qui lui a promis de le faire s’il ne lui rembourse pas la dette d’argent qu’il a envers elle.
Basile, lui, voudrait bien épouser Marceline mais celle-ci a déjà le cœur pris par le fameux Figaro.
La très jeune Fanchette ne sait pas encore qui elle veut épouser mais beaucoup d’hommes se pressent autour de sa petite chambre, tandis que Chérubin, dans le feu de l’adolescence, s’émerveille de chaque femme et s’étourdit dans les effluves de chacune.
Sous des aspects faussement légers et badins, sous une intrigue de vaudeville, Beaumarchais démontre ici la lutte des classes, la domination violente des plus riches, la corruption de la justice et l’hypocrisie de la société en matière de mœurs.
C’était hier mais c’est aujourd’hui.
L’écrasement des plus pauvres, la valorisation du pouvoir, et les femmes devant gérer les assauts continus d’hommes à qui elles n’ont rien demandé.
On dirait que Beaumarchais avec son humour, la puissance de son esprit et sa langue acérée, décrit notre époque.
Le comte a des airs de Weinstein et la fougue de Figaro, qui tente tout pour sauver sa vie avec Suzanne, nous plonge avec effroi dans notre vie à nous.
Le temps a passé mais au fond les problématiques restent les mêmes.
Jusqu’à quand ?
Alors, comme au temps de Beaumarchais, juste avant la grande révolution,
Rions-en plutôt que d’en pleurer
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Aurélien