Pompier(s) (Critique)

Pompier(s)

de Jean-Benoît PATRICOT

Mise en scène : Catherine SCHAUB assistée d’Agnès HAREL

Scénographie : Florent GUYOT

Lumière : Thierry MORIN

Costumes : Julia ALLEGRE

Avec : Antoine CHOLET et Géraldine MARTINEAU

 

Au Théâtre du Rond-Point

Jusqu’au 13 octobre 2019

Du même auteur, vous avez aimé Darius, vous adorerez Pompier(s) même si le genre est tout à fait différent.

Tandis qu’un des personnages passe par plusieurs phases. L’autre est en constante évolution autour d’un sujet épineux. Difficile, en effet, de juger. Même si les protagonistes nous donnent des clés, le point de vue de l’un est souvent différent de l’autre même si l’histoire est la même. Tout est dans la manière de nuancer. Il est de ce fait indispensable d’avoir, comme c’est le cas ici, des comédiens capable de s’emparer de ce nuancier. Le texte est truffé de phrases en supens ou recoupées.
Les scènes décrites par la jeune femme ne sont pas sans rappeler la faculté de Marguerite DURAS de servir l’érotisme à sa juste cause : l’art d’aimer. A l’inverse, le ton passe aux antipodes quant c’est son amant qui parle de leurs ébats. La pornographie fait fi de l’érotisme. Rassurez-vous, le coup de maître de la pièce, ce n’est pas de choquer par le sexe mais de choquer par les attitudes… On est dans une manipulation sordide évoquant le serpent. Un serpent séducteur et impitoyable que joue Antoine CHOLET. Ce dernier semble même siffler certaines répliques. Chassant le naturel et revenant au galop !
La scène de flashback prend une étrange détour au point qu’on est en droit de se demande si finalement, ce n’est pas la femme qui se joue de nous. Ou si elle est dans le vécu, dans le récit ou dans une réalité fantasmée. Après tout, le fou sait-il qu’il est fou ? C’est sa différence qui le fait passer pour fou. Mais s’il était le seul à être dans la raison ?
La confrontation entre les deux peronnages donnent ainsi de beaux moments où convaincu et convainquant changent de peau. Une confrontation qui se fait dans très peu de violences physique et qui renforce le question que pose la pièce : le viol en est-il un si on n’y est pas contraint ? Ou contre un ? Vous choisirez… Y a t-il d’ailleurs vraiment débat ou s’agit de deux autobographies dans cette pièce déroulée en chapitres si bien numérotés.
Géraldine MARTINEAU, a le bon sens, de ne pas jouer la déficience comme une folie. Elle n’en fait pas trop et rend le personnage plus que crédible. Innocente et naïve à souhait ! Elle puise dans un large language non verbale et décrit des notions abstraites avec des mots simples mais justes dans leur utilisation.

Finalement, qui est lucide ? Qui perd pied ? Un héros peut-il perdre son statut et devenir la bête immonde, un déchet organique ?

 

 

L’histoire

La Fille trimballe la grâce de son innocence. Le jeune homme est pompier.
Ils se retrouvent au tribunal. Malaise. Avec ses collègues, il aurait abusé d’elle. Déficiente mentale à l’expression fragile, elle a cru en l’amour. Son corps a vingt-cinq ans, mais quel âge a-t-elle dans sa tête ? Coupable ou innocente, celle qui n’a pas su dire non ?

SITE OFFICIEL

BILLETTERIE

 

Aurélien.

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