Le Petit Prince (Critique)

Le Petit Prince

(English version for Broadway : Click here)

D’Anne TOURNIE inspiré de l’œuvre d’Antoine DE SAINT-EXUPERY

Mise en Scène et Chorégraphie : Anne TOURNIE

Adaptation du livret et mise en scène associée : Chris MOURON 

Musique originale : Terry TRUCK 

Vidéos et illustrations : Marie JUMELIN 

Conception technique vidéo : Etienne BEAUSSART 

Lumière : Céline GALIN 

Régie générale : Phyllis SCHRAY 

Maquillage et coiffures : Carmen ARBUES MIRO 

Costumes : Peggy HOUSSET

Accessoires : Aurélie GANDILHON 

Avec : Dylan BARONE, Aurélien BEDNAREK, Riccardo De TOTERO, Marcin JANIAK, Chris MOURON, Srilata RAY, Laurisse SULTY, Matthew TOTARO KNEF, Jimmy VAIRON, Ming YE, Lionel ZALACHAS, Liang ZENG 

Du 13 au 28 septembre 2019

Aux Folies Bergère

La seule évocation du titre et de son auteur suscitent déjà en chacun de nous l’engouement à l’idée de découvrir ce show et de faire re-découvrir cette histoire aux enfants sous un aspect plus original. Si la narration commence par laisser perplexe, elle se fait oubliée bien rapidement, notre âme d’enfant prenant le dessus sur nos doutes d’adultes. La narratrice a d’ailleurs un don d’ubiquité incroyable : celui de ne pas seulement narrer le récit mais aussi de jouer chacun des personnages. Lors des dialogues, ça en devient incroyable ! En plus, elle chante ! On est sur un genre de world music alternative aussi singulier que fabuleux. C’est comme si vous ouvriez une boîte à musique géante.

S’ajoute à la narration de l’œuvre de SAINT-EXUPERY de la danse et du cirque avec tout ce que compte la majesté et la rigueur de ses disciplines. Alors comment ne pas s’émouvoir devant chaque tableau ? Chacun d’entre eux étant très différent usant d’allégorie et autres figures de styles visuelles séduisantes. On s’émerveille devant l’allumeur de réverbère où maîtrise du corps et scénographie nous entraînent dans la rêverie. Vous serez suspendu dans le temps et l’espace. On reconnaît bien là le « DRAGONE style ».
Les adieux de la rose au Petit Prince sont d’une fantastique beauté. Quant au passage de l’ivrogne : vous décrire ce qui se passe serait extrêmement complexe. Il faut vivre ce moment où malgré un univers et un camaïeu vert bouteille quelque peu glauque, tout n’est que qu’éclat, élégance et esthétisme.
Même la brève scène sur l’écho n’a rien d’anecdotique : d’une simplicité complexe !
On s’amuse du vaniteux sur un titre chantée épatant et sur un visuel époustouflant. On notera certainement une référence au chapelier fou de Tim BURTON. Une référence au Swan Lake de Matthew BOURNE est également appréciable : les roses deviennent, comme les cygnes, des créations asexuées. A en juger par les réactions du public, cette audace paye !
La grâce de la danse classique et la prouesse circassienne s’accordent à merveille pour nous offrir un spectacle de haute volée.

Comme pour d’autres versions du Petit Prince, qu’elles soient scéniques ou cinématographiques, le texte est respectée comme si changer un mot de l’œuvre était un sacrilège, une insulte à son auteur. Là encore, c’est grand tant mieux !

La technologie principalement utilisée est la vidéo-projection. Déjà vue et surexploitée dans les spectacle musicaux pour cacher le manque de recherche en terme de scénographie. Elle tend à devenir désuète. Dans Le Petit Prince, c’est tout le contraire, elle renforce superbement le haut niveau de recherche des mouvement sur la plateau. On est comme replongé dans le livre dont les pages s’animeraient sous nos yeux ébahis. Quant aux images, elles sont sublimes et sublimées.

Le temps d’un spectacle, vous vous sentirez comme un enfant dans un magasin de jouet.

L’histoire

Telle l’histoire du Petit Prince, respectée scrupuleusement, un aviateur va descendre du ciel pour se retrouver, après avoir traversé les nuages, à mille lieux de toute terre habitée, en plein désert. Il va y rencontrer notre Petit Prince marchant sur une sphère, volant avec des sangles et cherchant son mouton.

Les personnages ne parlent pas. Ils communiquent grâce au plus noble et difficile art du monde : la danse, le geste, le mouvement, la grâce. Un narrateur est là aussi, parle et chante parfois, distillant les quelques mots indispensables et inséparables de l’œuvre.

Notre Petit Prince va découvrir sa Rose, danseuse contemporaine, il va raconter son voyage, rencontrer un Roi qui danse et s’assoit sur son fauteuil « humain », un Vaniteux qui rend hommage à Marcel MARCEAU sur un numéro de hip hop, pleurer avec un Buveur qui danse, vacille et s’effondre, s’ennuyer avec un Businessman qui danse, compte et recompte, s’étonner d’un Allumeur de réverbère sur son mat chinois volant qui s’allume et s’éteint, approcher un Serpent contorsionniste descendant d’une corde, apprivoiser un Renard acrobate et voltigeant pour finir dans les bras de son Aviateur autour d’un puits miraculeux.

Grâce à la technologie de vidéo mapping, ce conte poétique est habillé de manière moderne et créative. Le public est ainsi complètement immergé dans le monde fantastique et cosmique du Petit Prince.

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Aurélien.

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