On n’est pas là pour disparaître (critique)

On n’est pas là pour disparaître

D’après le roman de Olivia ROSENTHAL

Adaptation : Mathieu TOUZE

Mise en scène : Mathieu TOUZE assisté de Hélène THIL

Lumières : Renaud LAGIER et Loris LALLOUETTE

Création Vidéo : Justine EMARD
Musique Live : Rebecca MEYER
Avec : 
Yuming HEY et les voix de Marina HANDS (de la Comédie-Française)

Au Théâtre des Halles (Avignon)

Du 7 au 26 juiller 2023

Après une introduction qui vogue entre roman et série TV, le comédien multi rôle apparaît sur scène. Toujours les pieds ancrés au sol, seul le haut du corps est en mouvement comme si le sol allait se dérober sous ses pieds avec lui. Un parti pris qui n’empêche pas Yuming HEY de prendre possession de l’espace dans son entièreté.

La lumière diaphane qui éclaire le comédien et la scène semble vouloir, à l’instar du titre de la pièce, vouloir faire disparaître tout ce qu’elle éclaire, voulant rendre Monsieur T. transparent.

L’intégration de la vidéo sur des surfaces différentes et/ou continues est un véritable atout. Tout comme la musique est une valeur ajoutée toujours circonstancielle. Vidéo et musique sont en symbiose pour souligner le texte. Elles créent une tension physique… médicale ou vient percuter tel ou tel mot. Une création audio-vidéo juste. Aussi juste que peut l’être le jeu seyant de Yuming HEY. Malgré les apparences, il ne propose pas un seul en scène mais une exploration cérébrale dans laquelle les intervenants annexes s’essaiment. L’esprit est foré et perforé dans un verbe intense et des propos faussement disloqués.

Une performance de comédien extraordinaire dans une pièce nécessaire !

 

L’histoire

On n’est pas là pour disparaître raconte l’histoire de Monsieur T., atteint de la maladie d’Alzheimer, qui, le 6 juillet 2004, a poignardé sa femme de cinq coups de couteau. La voix de Monsieur T. s’entrecroise avec celles de ses proches, des médecins et de l’autrice elle-même. Ce feuilletage de discours fait résonner, en chacun de nous, l’angoisse suscitée par l’oubli et l’effacement de la mémoire. Ces bribes de dialogues saisissent sur le vif le processus de dépossession de soi-même causé par la maladie d’Alzheimer et laissent entrevoir, dans cette perte, une possibilité de se réinventer.


Crédit Photo : Christophe RAYNAUD DE LAGE

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Aurélien.

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