La Machine de Turing (Critique)

 

La Machine de Turing

de Benoît SOLES

Mise en Scène : Tristan PETITGIRARD assisté d’Anne PLANTEY

Décors : Olivier PROST

Lumières : Denis SCHLEPP

Costumes : Virginie H

Musique : Romain TROUILLET

Avec Benoît SOLES ou Matyas SIMON et Amaury DE CRAYENCOUR ou Grégory BENCHENAFI

Du 18 août au 14 novembre 2021

Au Théâtre du Palais Royal

Le sujet est éloigné d’une simple histoire de mathématiques. C’est vrai, la pièce en parle mais c’est sur la vie d’un homme hors du commun par son succès mais aussi, et malheureusement hors du commun, selon certains, par sa différence. Après tout, dans le monde, tout jugement part d’une question de perception. Perception, souvent, elle-même guidée non par l’instinct, non par l’instant mais par l’éducation qui à son tour dépend d’un lieu, d’une époque. Une réaction en chaîne si l’on veut rester dans les sciences !

Cet homme hors du commun dont parle La Machine de Turing n’est autre qu’Alan TURING dont une certaine marque à la pomme s’est inspirée.
C’est dans une scénographie tout en géométrie, sans toutefois qu’elle en deviennent linéaire, qu’évolue le personnage historique. Une évolution sans fantaisie et malgré tout intéressante d’un point de vue social, humain voir éthique. L’opiniâtreté de l’homme est explorée sous toutes ces formes et dans chaque instant de sa vie.

Pour ceux qui connaissent le destin de Turing, la pièce se consume comme un bâton de dynamite qu’on allumerai au lever de rideau et qui exploserai à la fin de l’histoire. Pour qui ne connaissent pas l’histoire, quand ils commencent à comprendre que c’est tout le poids de la haine qui va s’écraser sur eux, il est trop tard !

Avec La Machine de Turing, bouleversante leçon de courage, la salle est irradiée ! Quand on sort, ça pleure dans tous les coins, quelque soit l’âge, le sexe, la sexualité, l’origine. C’est nous tous, qui venons de prendre cet obus sur le coin de la gueule ! Malheureusement, le théâtre, sans vouloir faire de ségrégation, n’est que trop peu ouvert à tous et s’ouvrir au monde par cette forme de culture n’est pas offert à tous. Hitler, autre personnage, placé en filigrane dans La Machine de Turing, avait compris la corrélation haine et culture. C’est sûrement pour cette raison qu’il supprimait cette dernière aux populations afin de cultiver l’ignorance et la peur de l’autre en brûlant les livres.

N’allez pas voir cette pièce entre vous, allez-y avec ceux qui ont besoin de cette fenêtre sur la réalité.

L’histoire

L’incroyable destin d’Alan Turing, le mathématicien anglais qui a brisé le code secret de l’Enigma allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.

Turing a construit une machine pensante qui se révèlera être le premier ordinateur. Contraint au silence par les services secrets, il fut condamné pour homosexualité, avant de se suicider en croquant une pomme empoisonnée rappelant étrangement un célèbre logo…

«  Vous est-il déjà arrivé de détenir un secret, un grand secret ? Non ?
Dans ce cas, vous ignorez combien il peut être difficile de le garder pour soi.
De toutes les choses immatérielles, le silence est l’une des plus lourde à porter.
Et justement, ma vie était remplie de secrets…
Avez-vous déjà entendu parler de l’Enigma ?
Bien sûr que non, comment le pourriez-vous ?
Alors, c’est le moment d’être bien attentif. » 

 

Crédit Photos : Fabienne RAPENNEAU

 

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Aurélien.

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