L’Hirondelle (Critique)


L’Hirondelle

de Guillem CLUA

Mise en scène : Anne BOUVIER assistée d’ Emilie CHEVRILLON

 Décors:  Jean-Michel ADAM 

Lumières : Denis KORSANSKY

 

Avec :

Grégori BAQUET et Carmen MAURA

Jusqu’au 20 mars 2022

Au Théâtre Hébertot

 

C’est un fait, quand on va voir une pièce mise en scène par Anne BOUVIER, on sait, d’ores et déjà, que la qualité de ce que vont transmettre les comédienn va nous faire traverser toute une palette d’émotions. L’hirondelle confirme ce constat. Mais outre une mise en scène pointilleuse, le texte tient aussi une place dans les vibrations qui vont souffler en vous. Guillem CLUA sait faire monter, non pas une tension puisqu’on n’est pas dans un thriller mais une sorte d’ébranlement qui s’étoffe un peu plus d’instant en instant.

Au-delà d’une histoire inspirée d’un fait réel, c’est autre chose qui est mise en lumière : la différence de point de vue, l’incompréhension, l’acceptation, la volonté de chercher une raison aux événements, le manque de confiance en soi, le regret. Toutes ces choses qui créent entre les deux personnages une confrontation qui change sans cesse à la façon d’un couple qui se fâche et se réconcilie. Ils se répondent comme on échange des balles sur un court de tennis avec force, avec la volonté de faire perdre pied à l’autre et s’étreignent avant que le cycle ne reprenne. Telle qu’illustré par « Entrez » ; « Sortez » : ces injonctions parfaitement ponctuées de Carmen MAURA et lancées dans une atmosphère pesante.

Au sujet de Carmen MAURA, on la découvre en France dans cette pièce où elle tient son texte dans une langue qui n’est pas la sienne et qui laisse parfois des mots en suspens ou écorchés. Ecorchés comme peut l’être son personnage : Maria. Ainsi ces fautes de langage volontaires ou non renforcent l’authenticité de cette professeure de musique. Quant à Grégori BAQUET, que dire si ce n’est que comme d’habitude, il nous cueille dans la mesure de chaque mot, chaque expression qu’il envoie.

L’hirondelle, titre curieux si, comme nous, vous ne voulez rien savoir d’une pièce avant de la voir… Titre qui cache une histoire forte où la salle déglutit à l’unisson tentant de ne pas laisser paraître ses sentiments.

Une pièce d’une grande force au point d’orgue qui vous fera perdre toute contenance.

 

L’histoire

Paul rencontre Maria professeur de musique et mère de Danny, l’ami de Paul. Ils ne se connaissaient apparemment pas mais souffrent d’une absence commune.

Après 30 ans d’absence et pour son grand retour dans un théâtre parisien, Carmen Maura nous offre un grand moment d’émotion. Avec Grégori Baquet, elle se livre à un face à face puissant et poignant.

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Aurélien

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