La Boule Rouge (Critique)

La Boule Rouge

Mise en Scène : Constance DOLLFUS et Clément HÉNAUT

Livret : Constance DOLLFUS et Clément HÉNAUT

Composition et arrangements musicaux : Benoit DUPONT

Direction musicale : Simon LEHURAUX

Direction d’acteurs : Hervé LEWANDOWSKI 

Costumes : Flore LECLERCQ, Christine LECLERCQ et L’Atelier Mod’L Scène

Création Graphique : LUGH CONCEPTION GRAPHIQUE

Avec : Sébastien BRUMAUD, Lilly CARUSO, Simon FROGET-LEGENDRE, Eva GENTILI, Maxime GUERVILLE, Baptiste JUGE, Angéligue MAGNAN, Laurent MALOT, Mélodie MOLINARO, Dima NOVIK, Rémi PALAZY, Marie-Stella PERRON D’ARC, Léa RULH, Yann SEBILE, Guillaume SOREL, June VAN DER ESCH et Mariette WEST 

Orchestre : Simon FROGET-LEGENDRE, Tristan GARNIER, Simon LEHURAUX, Thomas MESTRES et Nicolas ZENTZ

Prolongations jusqu’au 22 juin 2019

Au Théâtre des Variétés

Ca va swinguer à partir du 26 avril 2019 au Théâtre des Variétés. L’entreprise pouvait sembler être vouée à l’échec. En effet, quand on veut faire un musical de type jukebox tuner, on tombe bien rapidement dans le travers d’avoir un concert autour d’un livret d’une grande banalité. Mais La Bouge Rouge va faire voler en éclats bien des idées reçues. La première est celle-ci : L’âme de Joséphine BAKER, de Gatsby et de Mistinguett est là et on peut créer un jukebox tuner avec un vrai bon livret et une histoire qui explore avec force les personnages. Pour ce qui est des titres choisis : de la variété internationale et française… Là encore, on peut s’attendre au pire dès lors qu’on emploie le mot « variété ». C’est une autre idée reçue qui tombe également en désuétude. Comment peut-on réunir Serge LAMA et Lady Gaga sur un même show ? La Boule Rouge ne s’en effraie pas et s’en fait même un malin plaisir (parce qu’on sent bien que les auteurs se sont fait plaisir.) Les titres qui pourraient paraître pour les plus improbables fonctionnent du feu du dieu. Moderniser Michel SARDOU en lui donnant un goût des années 20 : un paradoxe ! Mais un excellent paradoxe tant musical que visuel. Les années ne sont pas les seules à être folles, la musique se fait elle aussi douce folie. Même le plus grand hater de Céline DION en viendrait à l’apprécier. Mettre un medley dans une comédie musicale, une aberration ? Vous auriez, à nouveau, grand tort parce que ce moment fait partie des nombreuses réussites du spectacle. Faire tomber le quatrième mur si ce n’est pas ancré dès le début du show : impossible ! La Boule Rouge envoie valser cette autre convention et c’est tellement bien amené que ça en devient un autre grand moment de la représentation. Enième idée reçue : un torch song doit toujours être interprété par un homme… Pourtant…

La Boule Rouge ne se contente pas d’intégrer des tubes de la chanson, il sont réorchestrés, voir réadaptés leur donnant une touche de patine bien agréable. On connaissait la pop, le rock, la pop rock. La Boule Rouge invente le « Pop-jazz », c’est ça qui est bon !

La Boule Rouge fait un strike sur les codes du genre !

Revenons sur le livret, c’est bien joli si c’est bien écrit, c’est encore mieux quand c’est bien joué. Le terme « comédie » de comédie musicale trouve bien sa place et chaque artiste joue son texte avec l’appropriation idéal et marquante de son personnage. On ressent, en plus, un véritable esprit de troupe qui aime réellement à se retrouver et ça aussi, ce sont des choses qui se ressentent sur scène et que le public ressent. Nous sommes en présence de voix très différentes, très singulières même, qui matchent superbement et qui font la place belle à des artistes chevronnés d’un casting réussi.

La présence d’un vrai band sur la scène est un vrai plus. Cool ! Un band posé là dans un coin de scène ! Et bien, là non plus, ce n’est pas le cas. L’orchestre, s’il est bien présent sur la scène, s’intègre parfaitement à l’action et à la narration. C’est vrai qu’avoir un scénographe en soutien de la mise en scène est un apport que toute production ne devrait pas négliger. Ca paie toujours, on a encore la preuve avec La Boule Rouge. Pourtant, La Boule Rouge est une production émergente qui n’a pas les moyens de certaines autres et qui arrive à faire bien mieux. On ne dit pas qu’il n’y a pas de moyens… Une telle déclaration serait même insultante. On dit qu’avec des moyens modestes, on peut faire de grandes et belles choses surtout grâce à la passion commune qui anime toute l’équipe.

La Boule Rouge est comme un mojito qui serait servi dans la taverne du baron : la douceur du sucre, le piquant de l’eau gazeuse et du citron, le pep’s de la menthe et de l’alcool à une différence près que ce cocktail musical peut-être consommé sans modération.

Le show tente de vous vendre du swing, on ne vous ment pas : ça swingue réellement au point que même un artiste qui aurait peur de passer des auditions à cause de la partie dansée et qui serait là par hasard parmi le public se serait presque levé pour quelques pas de charleston…

L’histoire

Un soir de novembre 1925, Charles et ses amis de toujours errent dans les rues de Paris. Une fois de plus ils terminent leur course au comptoir de la Taverne du Baron, fascinés par l’ambiance sordide qui y règne et incite au scandale. Les jeunes employés de ce piano-bar morose rêvent tous d’un avenir meilleur et d’un succès semblable à celui du Bœuf sur le toit ou de la Coupole, hauts-lieux festifs et emblématiques de cette époque hors du temps. Charles, allant à l’encontre des valeurs de ses parents conservateurs, se retrouve alors précipité malgré lui dans la plus grande entreprise de sa vie… Cette aventure sera avant tout celle de deux mondes a priori radicalement opposés que l’effervescence et la frénésie des années folles vont bouleverser.

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Aurélien.

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