HARVEY (critique)


HARVEY

de : Mary CHASE

Adaptation  : Agathe MELINAND

Mise en scène : Laurent PELLY assisté de Grégory FAIVE

Décor : Chantal THOMAS

Costumes : Laurent PELLY, Jean-Jacques DELMOTTE

Perruques : Pascal JEHAN

Lumière : Joël ADAM

Son : Aline LOUSTALOT

 

Avec :
Pierre AUSSEDAT, Christine BRUCHER,  Thomas CONDEMINE, Emmanuel DAUMAS, Grégory FAIVE, Jacques GAMBLIN, Katell JAN, Agathe L’HUILLIER,Lydie PRUVOT et Kevin SINESI

 

Au Théâtre du Rond-point

Jusqu’au 8 octobre 2022

A chaque fois que le théâtre du Rond-Point présente du Broadway, c’est un succès annoncé : Harvey ne fait pas exception à la règle !
D’abord le texte jouit d’une écriture remarquable et remarquée (Prix Pulitzer.) Dans cette adaptation, on déguste la pièce grâce à de magnifiques comédiens, Jacques GAMBLIN en tête qui nous propose un personnage fantaisiste, fascinant, séduisant. Forcément, le poète aliéné qu’il incarne en devient attachant. Reconnaissons que les comédiens bénéficient d’un terreau fertile et prompt à l’ébaudissement.

La fable met en avant de multiples effets théâtraux tels que le comique de répétitions, l’absurde et bien d’autre encore… Mais sous cette forme, le fond y est beaucoup plus profond, largement intellectuel avec une comparaison à la course contre le temps qui passe qui devient rapidement évident. Le parallèle avec le conte Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll y est captivant.

Le décor mobile riche en détails et ancré dans son époque au charme désuet nous immerge dans l’action tandis que la musique ajoute une touche intriguante à l’histoire. Tout s’enchaîne crescendo, on est pris dans le jeu au point de finir par voir nous aussi l’impossible dans ce jeu de l’arroseur arrosé. Les folies se côtoient et passent d’un corps à un autre pour nous réjouir et relancer l’action toujours un peu plus loin jusqu’à une silencieuse hystérie collective jubilatoire. On va à vau l’eau en toute conscience.

On peut dans cette pièce parler également d’une certaine chorégraphie dans les déplacements de chacun qui prête le spectateur à rire au travers d’un détournement avisé du syndrome de Stockholm.

C’est pour toutes ses raisons qu’Harvey est une sommité du théâtre. Sans doute la comédie la plus dingue !


Crédit Photo : Pol GARAT

L’histoire

« Je me suis battu contre la réalité tout ma vie, docteur. »

Elwood – Jacques Gamblin – est un doux farfelu flanqué d’un ami imaginaire, un lapin blanc d’un mètre quatre-vingt-dix qu’il appelle Harvey. Dans la maison des Simmons au confort feutré, la folie d’Elwood détraque la mécanique huilée de la société bourgeoise et de ses habitudes. Direction l’asile, en passant par des labyrinthes de quiproquos et de rebondissements hilarants dans une fresque fantastique aux décors tombés du ciel ou surgis des coulisses. Pièce iconique de Broadway depuis sa création en 1944, Prix Pulitzer pour son autrice Mary Chase, Harvey tord les codes de la comédie, mêle la cruauté et le merveilleux enfantins dans une épopée humaniste, une ode cadencée à la différence.

 

 

 

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Aurélien

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