La Fonction de l’Orgasme (Critique)

La Fonction de l’Orgasme

De Didier GIRAULDON, Constance LARRIEU et Jonathan MICHEL d’après les écrits de Wilhelm REICH

Mise en scène : Didier GIRAULDON et Constance LARRIEU

Musique : David BICHINDARITZ

Réalisation : Jonathan MICHEL

Lumières : Stéphane LAROSE

Costumes : Fanny BROUSTE

Avec Constance LARRIEU

Jusqu’au 18 mai 2019

A La Reine Blanche

« Entre science et fantaisie » (on notera au passage qu’en anglais « Fantasy » signifie « Fantasme »), peut-on lire dans le synopsis de cette pièce-étude qui va plus loin que les Totem et Tabou et autres des études de FREUD et remet d’ailleurs le travail de ce dernier en question. Une grande partie de l’œuvre portant sur de l’orgasme et de son origine sexuelle. On s’attache, pour ceux qui l’ignoraient encore, à comprendre ce qui ce passe dans votre tête et non entre vos jambes.

Là où on peut dire que la pièce est réussie, c’est d’abord dans le fait que dès le départ, la comédienne Constance LARRIEU, en tailleur strict jouant ainsi sur un décalage avec le ton détaché employé, établit avec son auditoire un rapport consensuel qui fonctionne. Mais ça ne s’arrête pas là ! Entre fun facts, idées reçues, tabous, audace et culot, le sujet fascine, interloque, suscite l’intérêt, titille la curiosité de tout individu normalement constitué mais n’a jamais été totalement compris ou expliqué. Sous couvert d’études scientifiques, de sexologie, de psychanalyse et derrière un texte dense et précis autant que peut l’être un mémoire d’un étudiant en médecine, Constance LARRIEU nous balade avec sérieux ou avec folie, enseignante, ingénue ou pin-up, elle parle sans honte du plaisir sans distinction de sexe. Elle touche l’interdit avec ce qui doit être tût dans l’inconscient collectif : orgasme féminin, orgasme prostatique remontant dans l’histoire religieuse ou géographique pour comprendre d’où viennent ses « interdits ». On finit alors par arriver par une scène d’anthologie avec l’explication via une courbe schématique de l’orgasme qui fera passer la scène de simulation du film « Quand Harry rencontre Sally » pour une mignonnerie. La jouissance est ici lumineuse et musicale. Et si on passe d’études écrites à des échanges épistolaires, jamais, on ne décroche de cette étude passionnante et passionnée. Instructive mais jamais intrusive ! Reste une question : l’Homme est-il finalement plus sapiosexuel qu’il ne le pense ?

L’histoire

Entre science et fantaisie, un spectacle qui nous libère de nos tensions !

« Le fait que l’homme est la seule espèce qui ne suive pas la loi naturelle de la sexualité est la cause immédiate d’une série de désordres dévastateurs.» W. Reich. Constance Larrieu relève le gant et se lance dans une enquête sous forme d’une vraie-fausse conférence scientifique : un décalage détonnant.

Wilhelm Reich, médecin et psychanalyste, précurseur des thérapies corporelles, élève puis dissident de Freud, promeut l’émancipation sexuelle dès les années trente. Véritable enquête, le spectacle prend la forme d’une vraie-fausse conférence scientifique. Archives, études et témoignages se superposent pour transformer l’ensemble en une pièce de théâtre passionnante.

 


Crédit Photos : Jonathan Michel

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TRAILER

Aurélien.

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