Là-Bas, chansons d’aller-retour (Critique)

Là-bas, chansons d’aller-retour

Textes, adaptations et mise en scène : Nathalie JOLY

Mise en scène associée : Simon ABKARIAN

Piano, accordéon et arrangements : Thierry ROQUES

Scénographie / affiche : Jean-Jacques GERNOLLE

Chorégraphie : Dominique REBAUD

Régie / lumière : Charly TRICOT

Son : Jean-Marc SABAT

Avec :

Nathalie JOLY et Valérie JOLY

Du 26 novembre au 18 décembre 2022

Au Théâtre du Soleil (La Cartoucherie)

Pour quelques professionnels, et en attendant des jours meilleurs avec la réouverture de la culture, Le Monde du Ciné avait assisté à la première représentation (sans public) de cette nouveauté musicale qu’est Là-bas, chansons d’aller-retour.

Force est de constater que le titre du spectacle est bien choisi puisqu’on en aura fait des allers-retours entre Marseille, Cuba, les îles Baléares ou encore le Maghreb… On voyage par les mots et la musique simplement grâce aux voix de deux femmes accompagnées d’un musicien sur scène. Quel meilleur moment en cette période où on a plus que jamais besoin d’évasion !

La voix des deux soeurs se marient superbement sans être volontairement au diapason. Cette variation parfois sur du chant en canon, parfois, sur une teinte vocale, une tonalité ou une harmonie différente sublime le tout. On pourrait dire que la musique en mesure devient une oeuvre en douce « démesure ». C’est futé et plaisant à la fois. On est souvent comme envoûté par ces duos où les échanges sont vifs et riches. La vie se raconte comme lors d’un repas de famille ou entre amis autour d’un coucous.

Quant aux dialogues, ils sèment, ça et là, les parfums d’orient, de La Havane… Oui ! on voyage bel et bien: on traverse les cultures d’autres terres. Des fragrances de citron et de fleur d’oranger aux couleurs chaudes de Cuba en passant par le lent va et vient des vagues de la méditerranée, le charme opère ! On croirait même voir s’arrêter le marchand d’zabits. On retrouve du Baudelaire dans son Invitation au voyage mais où « luxe, calme et volupté » deviennent « partage, animation et liberté »

Là-bas, chansons d’aller-retour nous fait voyager et nous offre une bonne dose de soleil vitaminé en ces mois de froid.

 

L’histoire

Deux sœurs, deux voix, un seul chant, ancré dans les petits trésors populaires des artistes déracinées.

L’Histoire des Diseuses est liée à l’exil, à l’histoire des flux migratoires, au « parlé- chanté » avec lequel elles ont porté la parole des femmes : Bien avant nous, Polaire ou Eugénie Buffet, entre Tlemcen et Marseille, sont les premières Diseuses pieds-noirs. À Cuba les Sœurs Faez créent la Trova familiale avec la forme des ida y huelta (aller-retour). Les Sœurs Abatzi s’exilent de Smyrne au Pyrrhée où les cabarets enfumés retentissent de haschich songs … Entre deux cultures, entre deux mondes, entre mot dit et mot chanté, la Diseuse telle que nous allons l’évoquer, est un modèle féminin de force et de courage, un levier pour les enjeux de notre monde actuel, la parité, l’égalité entre les sexes, une diversité culturelle.

« C’est l’exil qui a déterminé toute ma vie, entre deux cultures. Mon travail est un travail de séparation. De l’exil je suis passé à l’ex-il, quelque part entre la réalité et l’imaginaire, entre le connu et l’inconnu, là commence la poésie. » Mata (peintre Chilien)  


Crédit Photo : Aymeric BAGIC

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BILLETTERIE

Aurélien.

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