Aglaé (Critique)

Aglaé

de Jean-Michel RABEUX

D’après les mots d’ : Aglaé

Mise en Scène :Jean-Michel RABEUX assisté de Vincent BRUNOL

Scénographie : Jean-Michel RABEUX et Jean-Claude Fonkenel

Lumières : Jean-Claude FONKENEL

Avec : Claude DEGLIAME

Jusqu’au 30 décembre 2018

Au Théâtre du Rond-Point

C’est dans le salle Roland TOPOR que ce jour actuellement Aglaé (que se rejoue serait le terme qu’il faudrait employer). La salle permet à bien des égards un rapport de proximité avec le public. Cette proximité, promiscuité pour les plus pudiques d’entre vous, demandent à la comédienne Claude DEGLIAME un jeu qui ne permet pas de tricher. Le moindre regard de sa part qui serait surjoué, qui ne serait pas naturel se verrait immédiatement. Voilà un contexte difficile et vraisemblablement davantage stressant que sur une scène ordinaire. Mais le jeu en vaut la chandelle ! Claude DEGLIAME se doit d’être concentrée et en même temps de s’abandonner complètement au bras de cette femme de petite vertu.
Aglaé, prostituée de notre époque, nous parle sans honte ni tabou dans une ambiance qui fait écho au thème. On devient presque le client enfermé entre quatre murs d’un appartement éclairé au néon avec juste une fenêtre qui donne sur la rue (l’avenue Franklin D. Roosevelt). Mais si nous devenons, en quelques sortes, le client, on passe parfois aussi au rôle d’escort. De ces escort qui n’offrent pas uniquement des plaisirs charnels mais qui écoutent leur client(e) tel un psy.
Aglaé, femme transfigurée, ombre d’elle même, assumée et perdue entre un métier qu’elle a choisi et un enfant qu’elle ne souhaitait pas vraiment. C’est une confession, oui, une confession ! Pas un de ces monologues ennuyeux à mourir ! Car Aglaé ne parle pas, elle s’offre sans retour à son assistance, fait un don d’elle-même, pas de son corps mais de son moi tout entier. On y retrouve chez elle une partie de Piaf et de sa définition de l’Amour. On aborde le proxénétisme, les choix de vie, la passion, les risques, les envies et les désirs.

Encore une pièce audacieuse et peu ordinaire tant sur le fond que sur la forme proposée ici par le Théâtre du Rond-Point !

L’histoire

Une putain, à mon âge !
Aglaé se raconte, évoque ses soixante ans de prostitution. D’après un témoignage authentique, le solo sulfureux remet à plat les préjugés partagés sur le sexe et son commerce. Aglaé fait entendre une autre voix, le chant d’une liberté.

Paroles crues d’une femme libre, Aglaé raconte soixante ans de prostitution. À douze ans déjà, elle jouait à monnayer ses services. Les copains de son frère, à Sarcelles, HLM familial où elle grandit. Le Bois, la Madeleine, l’avenue Foch. Puis les rues de Marseille, un rez-de-chaussée où elle reçoit encore, à soixante-dix ans. Elle a tout fait, Aglaé, elle déballe tout. Les parties SM, les chiens, le milieu, les flics. Grande viveuse, elle a aussi beaucoup lu. D’Ormesson, Dolto, Simenon. Elle hait la législation autant que le maquereautage. Elle rit par éclats, se souvient des ficelles d’un métier qui l’a grandie, rendue forte et heureuse. Scandaleuse, Aglaé.

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TRAILER

Aurélien.

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